Professeurs en grève, quelles sont leurs revendications ?

Manifestation
Après les agriculteurs, les taxis, les buralistes, c’est désormais le tour des professeurs de se mettre en grève. Salaires, conditions de travail, retour sur les revendications portées par le secteur de l’éducation ?

Ce jeudi 1er février sera une nouvelle journée de lutte sociale. Les professeurs ont décidé de se joindre à la fête car, comme beaucoup de secteurs en crise (logement, santé, agriculture), l’Éducation nationale se sent comme abandonnée par le gouvernement.

Une profession en perte de puissance

C’est une comptine que l’on entend fréquemment, les professeurs ne sont pas suffisamment payés. Avec plus de 2500€ / mois brut en début de carrière, la rémunération des professeurs français est moindre que certains de leurs homologues européens. Aussi, la charge de travail des professeurs a augmenté années après années alors que leur rémunération a stagné. Alors, évidemment, l’une des revendications porte sur ces salaires, symbole d’une vocation qui peine à attirer chaque année de nouveaux candidats.

Sentiment partagé par de nombreux professeurs, le métier n’attire plus. Évidemment le salaire est un de ces facteurs de désamour, mais il n’est pas le seul. La dévalorisation dans la société, des relations professeurs-élèves et professeurs-parents d’élèves se sont dégradées avec le temps et une uniformisation de l’enseignement font perdre au métier de professeur un peu de son essence.

La perte de sens de ce travail est décriée par Pierre Priouret, Secrétaire Général Académique du SNES-FSU, qui déplore également que sa profession perde en qualité “Faute d’attractivité, l’Éducation Nationale recrute des professeurs en Bac +2. Ça démontre un véritable problème de recrutement.”

Autre raison de la colère des enseignants, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale : Amélie Oudéa-Castéra.

Ses multiples polémiques, son désintérêt et sa déconnexion à l’égard de l’école publique et son (très gros) ministère. Les appels à la démission se font entendre de toute part et son maintien paraît incompréhensible pour beaucoup de professeurs.

Des professeurs résiliés

Demain, de nombreux professeurs seront dans les rues des villes de France pour faire part de leur mécontentement. Il ne s’agit pas là du premier mouvement social de la profession sous Emmanuel Macron et risque de ne pas être le dernier non plus.

D’autres, dépités par le manque de reconnaissance et de considération dont souffre leur vocation, préfèrent rester dans leur salle de classe tout en faisant le service minimum. Un moyen pour Céline, enseignante en Haute-Loire de contribuer à sa façon au mouvement social “Le gouvernement ne prête pas attention à nos revendications. En restant à l’école, on poursuit notre mission tout en faisant le service minimum.

Entre les agriculteurs et les taxis, le corps enseignant aura bien du mal à se faire entendre par l’exécutif. La même Céline conclut sur un ton léger en se demandant s’il ne faudrait pas jeter les stylos et les cahiers sur une préfecture pour réussir à faire de l’Éducation nationale la véritable première préoccupation du gouvernement.

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