Le Premier ministre Gabriel Attal, répond aux agriculteurs

Les agriculteurs n'abandonnent pas © Anaïs Da Silva
Vendredi 26 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal s'est rendu en Haute-Garonne. Lors de son déplacement dans une exploitation du département, il a annoncé des mesures de simplification en réponse à la colère des agriculteurs.

En déplacement dans une exploitation en Haute-Garonne à Montastruc-de-Salies, le chef du gouvernement a annoncé plusieurs nouvelles mesures d’aide aux agriculteurs, mobilisés en masse, depuis le 18 janvier, à travers le pays. « On a décidé de mettre l’agriculture au-dessus de tout » commence t-il. « C’est un nouveau chapitre qu’il faut ouvrir pour l’agriculture française, il démarre aujourd’hui. Ce chapitre, on va l’écrire et le construire ensemble » a insisté le Premier ministre. Gabriel Attal était accompagné par les ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique Marc Fesneau et Christophe Béchu. Le chef du gouvernement a principalement annoncé l’annulation de la hausse du prix du gazole non routier, ainsi que dix mesures de simplifications immédiates. Voici ce qu’il faut retenir.

Aucune augmentation de la taxe sur le GNR et une simplification des remises

Le Premier ministre a déclaré vendredi l’annulation de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR) agricole, répondant ainsi à l’une des principales revendications des agriculteurs. Dans le cadre d’une « simplification » des procédures, il a également annoncé que les remises de taxe sur ce carburant seraient appliquées directement à l’achat, plutôt qu’après coup sur présentation de justificatifs, « d’ici à l’été ».

Des sanctions pour le non-respect des lois EGalim

Dans les jours à venir, le gouvernement prévoit d’infliger des sanctions sévères à trois entreprises en violation des lois EGalim, conçues pour sauvegarder les revenus des agriculteurs lors des négociations avec les industriels et les supermarchés. Parallèlement, Le chef du gouvernement a assuré un renforcement des contrôles et une intensification significative de la pression sur les négociations en cours entre les différentes parties prenantes.

Dix mesures de simplification

Le Premier ministre a annoncé un engagement pour un « choc de simplification » administrative à travers « dix mesures de simplification immédiates ». Parmi celles-ci, il a évoqué des actions telles que le « curage des cours d’eau agricole » et la « réduction des délais de recours contre les projets agricoles ». Gabriel Attal a également exprimé son intention de mettre fin aux incohérences qui n’avantagent personne, ni les agriculteurs ni l’environnement, notamment en ce qui concerne les « obligations de débroussaillement ou la gestion des haies ».

Aide d’urgence aux éleveurs confrontés à la MHE

Le Premier ministre a dévoilé des mesures visant à accélérer l’octroi d’aides d’urgence, particulièrement en ce qui concerne la maladie hémorragique épizootique (MHE), pour laquelle le remboursement des frais vétérinaires par l’État passe de 80 % à 90 %. Cette maladie, transmise par des moucherons piqueurs, affecte principalement les cervidés et les bovins, avec la majorité des cas concentrée dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.

Aide exceptionnelle en faveur de la filière bio

Vendredi, Gabriel Attal a déclaré qu’il prévoyait de remette une enveloppe de 50 millions d’euros pour soutenir la filière bio. Les agriculteurs et éleveurs ont subi une diminution de leurs revenus au cours des deux dernières années en raison du déclin de la demande pour ces produits. En 2023, le gouvernement s’était déjà engagé à verser 94 millions d’euros à ce secteur en difficulté.

Refus persistant d’un accord commercial avec le Mercosur

Le Premier ministre a affirmé que la France s’oppose fermement à la signature de l’accord commercial controversé entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur. Les négociations entre le Mercosur et l’UE sur cet accord, en cours depuis plusieurs années, sont bloquées en raison de préoccupations environnementales. Les agriculteurs français, de leur côté, protestent notamment contre le risque de concurrence déloyale résultant de l’accord, mettant en avant la menace que représenteraient les produits sud-américains sur le marché français.

Certains barrages ont été levé ce week-end, mais les manifestants comptent poursuivre leur mouvement dès ce lundi 29 janvier.

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