Gabriel Attal, de l’Éducation Nationale à Matignon

C’était dans les tuyaux depuis quelques jours et c’est désormais officiel, Gabriel Attal est le nouveau Premier ministre de la République Française, le 4ème sous Emmanuel Macron. L’ancien du PS arrive à Matignon après moins de 6 mois à l’Éducation Nationale rue Grenelle et quelques réformes polémiques.

34 ans. En prenant la suite d’Elisabeth Borne à Matignon, Gabriel Attal devient le plus jeune Premier ministre de la Ve République et amène avec lui tout un tas de questions.

Quelle ligne politique ?

La nomination de Gabriel Attal à la place d’Elisabeth Borne ne devrait pas amener de grands changements pour la suite du second quinquennat d’Emmanuel Macron.

Macroniste de la première heure, l’ancien porte-parole d’En Marche a rejoint le mouvement fondé par le Picard depuis sa création en 2016, en provenance, comme son mentor, du Parti Socialiste. En près de 8 ans aux côtés d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal n’a jamais fait de vagues se contentant d’appliquer à son champ d’action, les missives élyséennes.

Lors de la passation de pouvoir entre l’ancien député des Hauts-de-Seine et Élisabeth Borne, qui devrait retrouver son siège de députée du Calvados, ce dernier a annoncé que son séjour à Matignon sera marqué par un intérêt prononcé pour la santé et l’éducation : “J’emmène avec moi la cause de l’école”.

Un sentiment d’abandon ?

La nomination de Gabriel Attal à Matignon ne se fait pas sans controverses. En seulement 5 mois et 20 jours, le désormais Premier ministre a plus fait parler de son ex-ministère via des réformes polémiques que de réelles avancées sociales.

Au programme de cette demi-année, une polémique sur le port de l’abaya à l’école relançant ainsi le sempiternel débat autour de la laïcité, le retour de l’uniforme à l’école censé gommer les inégalités entre les élèves avec un coût s’élevant à 200€ à la charge de la famille ou encore la grande cause de la lutte contre le harcèlement scolaire mis de côté assez tôt dans l’année.

Au-delà de ces polémiques, ce départ du ministère de l’Éducation Nationale est fortement décrié. Le SNES-FSU, principal syndicat de l’enseignement supérieur dénonce un calcul politique : “Il s’est servi de l’éducation comme tremplin.”

L’avis du syndicat est globalement partagé par sa base. Professeur dans une commune près de Beauvais, Virginie fait part de son interrogation quant au passage de Gabriel Attal à l’Éducation Nationale: “Je n’attendais pas grand chose de sa nomination et je n’attends pas grand chose de son départ. […] Il a un peu cerné les problèmes comme l’autorité de l’enseignant. Après, il a mis de la poudre aux yeux à la population avec cette histoire d’uniformes, de refonte des programmes. […] Et le fait qu’il essaye de mettre en place des choses pour au final accepter le poste de 1er ministre montre l’importance que l’on nous porte.” Même son de cloche pour sa collègue Karine : “Certaines de ses idées étaient pour moi des effets d’annonce et n’étaient pas axées sur le fondamental de l’école.”

Reste que le nouveau Premier ministre a fort à faire pour relancer la dynamique du second mandat d’Emmanuel Macron. La nomination de son successeur à l’Éducation Nationale est évidemment attendue, d’autant plus depuis que Gabriel Attal a annoncé qu’il emmenait avec lui “la cause de l’école”.

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