À 22 ans, Clément Belliere incarne la nouvelle génération politique du Rassemblement National (RN). Son parcours commence pendant ses études à Caen, où les cours de droit constitutionnel ont éveillé sa passion pour la chose publique. C’est là qu’il découvre le métier de collaborateur parlementaire, un rôle qui lui permet aujourd’hui de s’immerger totalement dans l’univers politique.
Collaborateur local d’un député RN de l’Eure, Clément navigue entre plusieurs missions. Sa journée type commence par du travail administratif : gestion des mails, suivi des dossiers locaux, réponses aux administrés. « Je suis un assistant de mon député, comme un secrétaire », explique-t-il. Sa zone d’action ? Une centaine de communes où il accompagne les habitants dans leurs démarches, de la demande de logement social aux suivis de dossiers. Selon l’Assemblée nationale, les collaborateurs parlementaires représentent aujourd’hui près de 20 % des effectifs politiques, illustrant la professionnalisation croissante de la vie politique française.
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Le terrain est son autre domaine de prédilection. Boitage, tractage, organisation de cérémonies : Clément est sur tous les fronts. « L’objectif est de visiter toutes les communes, notamment celles qu’on ne visite jamais », précise-t-il. Un travail d’autant plus important que sa mission est de représenter le député quand il ne peut pas se déplacer, sans pour autant prendre la parole officiellement. Les députés ont en moyenne 9 collaborateurs parlementaires durant leur mandat et la médiane est à 8, selon Projet arcadie. Clément fait partie d’une équipe de trois assistants parlementaires. Pour 2024, le nombre de collaborateurs de députés de l’Assemblée nationale est estimé à 2 200.
Une vocation politique née d’un sentiment patriotique
Son engagement au Rassemblement National est, selon lui, mûrement réfléchi. « Je suis un patriote dans l’âme », affirme-t-il. Pour lui, le RN est le seul parti qui défend « les hommes et les femmes qui travaillent et qui ont du mal à s’en sortir financièrement ». Son adhésion s’est faite avec l’arrivée de Jordan Bardella à la présidence, qu’il admire pour « son nouveau souffle » et « son ambition » au sein du mouvement politique.

Clément ne compte pas en rester là. Son objectif ultime ? Devenir député. « Collaborateur, c’est bien, mais je veux aller plus loin » confie-t-il. Son salaire oscille autour de 2 000 euros nets par mois, avec quelques primes occasionnelles. Un revenu qui ne semble pas être sa motivation première. « C’est une véritable passion », insiste-t-il. « Si tu n’aimes pas ce que tu fais, tu pètes un câble. Tous les jours, tu en apprends. » À l’Assemblée nationale, le député bénéficie de 11 118 € de « crédit collaborateur » pour rémunérer jusqu’à 5 assistants depuis le 1er juillet 2023. C’est l’Assemblée nationale qui paie les cotisations sociales patronales.
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Sa famille, bien que bienveillante, reste prudente face à la fonction de Clément : « Ils sont d’accord avec ce que je fais mais ils me conseillent d’être vigilant », raconte-t-il. À la fois discret et résolu, Clément représente cette nouvelle génération militante, déterminée à influencer le débat public. Prêt à s’engager pleinement, il n’hésitera pas à se porter candidat à un poste de député en cas de dissolution.