Selon une étude de l’institut Français de la Mode (IFM) publiée en 2023, les Français dépensent en moyenne 765 euros par an en vêtements et chaussures. Un investissement considérable qui dépasse le simple besoin de se vêtir. Dans un monde où l’image est omniprésente , nos choix vestimentaires parlent avant même que nous ouvrions la bouche. À l’heure où les réseaux sociaux dictent les tendances et où le secteur de la mode évolue vers plus d’inclusivité, nos vêtements deviennent plus que jamais un outil de communication puissant. Que révèlent-ils vraiment de notre identité et comment influencent-ils la perception des autres ?
“La communication non-verbale à douze fois plus d’impact que la communication verbale”, affirme Sophie Tarroux, conseillère en image toulousaine de 31 ans . Après sept ans d’expérience en tant que styliste, elle s’est reconvertie dans le conseil en image pour se rapprocher des personnes et les accompagner dans leur quête d’identité vestimentaire via son entreprise Le nouveau Vestiaire à Toulouse. “Du moment que l’on croise quelqu’un dans la rue, on va inconsciemment se faire un avis sur la personne en fonction de sa tenue vestimentaire, de son look en général, de sa coupe de cheveux, de son maquillage, de ses accessoires”, explique-t-elle.
Des codes vestimentaires qui définissent notre image
Les vêtements véhiculent des messages subtils mais puissants, notamment à travers les couleurs qui possèdent chacune leur symbolique. “Quelqu’un qui va constamment porter du noir va inconsciemment créer une distance avec ses collaborateurs car le noir représente la couleur du deuil, alors que le rouge évoque la passion, c’est quelqu’un qu’on a envie d’approcher”, détaille Sophie Tarroux. Elle poursuit : “L’orange donne un coté peps, d’enthousiasme, et de vitalité, le jaune peut paraître trop enfantin et nuire au sérieux, tandis que le bleu marine est recommandé pour les postes à reponsabilité”.
Entre expression personnelle et influence sociale
Si nos choix vestimentaires semblent personnels, ils sont largement influencés par notre environnement social et numérique. “Les jeunes générations sont conditionnées, surtout par les réseaux sociaux”, observe la conseillère. “On a inconsciemment envie de suivre les tendances, souvent dictées par les créateurs de contenu et les défilés de mode, mais ça ne veut pas forcément dire que c’est ce qui va nous aller et qui va correspondre à l’image qu’on a vraiment envie de renvoyer.” C’est là qu’intervient le rôle du conseiller en image : “ Pour un conseil en image complet, je commence toujours par une écoute attentive et bienveillante pour comprendre qui est en face de moi et quelle est sa problématique. Le but est de lui donner toutes les clés en main pour avoir un style qui correspond à l’image qu’il ou elle souhaite renvoyer tant sur le plan professionnel que personnel.” L’analyse morphologique , la colorimétrie ou encore le fonctionnement, le client va pouvoir mieux se connaître et ainsi projeter la meilleure image de lui-même.
La mode comme outil d’émancipation
Sophie Tarroux souligne l’importance de l’évolution des mentalités : “On fait évoluer notre vestiaire avec notre âge, notre statut mais aussi nos envies. Par exemple, une femme qui vient d’être maman va s’habiller différemment. Les gens évoluent en fonction des changements de vie : grossesses, maladie, changement de métier…”. Dans un monde où l’apparence reste déterminante, nos vêtements continuent de parler pour nous. Entre code sociaux et expression personnelle, ils constituent un langage silencieux mais éloquent de notre identité. Plus qu’un simple choix esthétique, s’habiller devient un acte de communication complexe qui reflète à la fois notre personnalité, nos aspirations et notre adaptation aux normes sociales. L’enjeu est de trouver l’équilibre entre l’authenticité personnelle et les codes sociaux, pour que nos vêtements deviennent véritablement notre meilleure carte de visite.
