Passée du tennis au padel presque par hasard, Léa Godallier est aujourd’hui l’une des meilleures joueuses françaises. Quatre fois championne de France, elle se bat pour faire grandir ce sport et viser toujours plus haut sur la scène internationale.
Léa Godallier, 28 ans, s’entraîne chaque jour à Colomiers, près de Toulouse. Son histoire avec le padel commence presque par hasard. « Au début, je ne comprenais pas bien le jeu avec les vitres, c’était complètement différent du tennis ! » se souvient-elle. Après quinze ans de tennis, elle découvre ce sport dans son club et, poussée par ses amis, elle persiste. Très vite, la passion prend le dessus.
Un tournant décisif
Sa carrière décolle grâce à une rencontre déterminante. Pendant ses études à Bordeaux, un ancien joueur de haut niveau Espagnol, l’encourage à tenter sa chance sur le circuit. « Il m’a dit que j’avais du potentiel et que je devais essayer la compétition à un niveau plus élevé », explique Léa Godallier. Elle s’installe alors à Madrid et se lance pleinement dans le padel. Aujourd’hui, la toulousaine occupe la 59e place mondiale et deuxième joueuse française. Son palmarès impressionne : quatre titres de championne de France consécutifs.
« C’est une immense fierté, cela représente des années de travail et de sacrifices. Monter sur la plus haute marche du podium, c’est une sensation unique. On repense à tous les entraînements, aux doutes, aux moments difficiles… et on se dit que tout en valait la peine. » confie Léa.
Elle évoque aussi l’émotion du dernier titre : « Cette année, c’était particulier. J’ai ressenti une pression énorme, parce qu’on attendait de moi que je gagne à nouveau. Mais quand la balle de match est tombée, j’ai ressenti un mélange de soulagement et de joie intense. »
Un sport en pleine évolution
Le padel connaît un essor fulgurant, mais il reste encore beaucoup à faire pour structurer sa progression. En France, les infrastructures peinent à suivre la demande croissante. « On voit de plus en plus de terrains, mais on manque encore de clubs bien équipés. Après ma carrière, j’aimerais contribuer à développer le sport, surtout pour les femmes et les enfants. »
Léa insiste sur l’importance de rendre le padel plus accessible. « Beaucoup de gens pensent que c’est un sport élitiste, mais ce n’est pas le cas. Il faut juste plus de structures et de formation pour permettre à tout le monde d’y jouer. » Avec des compétitions de plus en plus médiatisées et un engouement grandissant, elle est convaincue que le padel peut s’imposer comme un sport majeur en France.

Une vie d’athlète exigeante
Le quotidien d’une sportive de haut niveau est rythmé par l’entraînement intensif et la compétition. « Je m’entraîne six jours sur sept, avec des séances physiques et techniques très exigeantes. Chaque jour, je cherche à améliorer un détail : mon placement, ma réactivité, ma puissance de frappe. Le haut niveau, c’est une remise en question permanente », confie Léa.
Elle enchaîne les tournois internationaux, parfois sans avoir le temps de souffler. « C’est un mode de vie qui demande beaucoup d’énergie et de discipline. On passe notre temps entre les entraînements, les matchs et les déplacements. Mais c’est aussi ce qui me fait vibrer. »
Une vie entre sport et famille
Derrière la sportive, il y a aussi une maman. Gérer l’entraînement, les compétitions et la vie de famille demande une organisation millimétrée. « Ce n’est pas toujours simple, mais j’ai la chance d’avoir un entourage qui me soutient énormément. Mon fils est ma plus grande motivation. »
Elle raconte comment elle adapte son emploi du temps pour équilibrer ses journées. « Je m’entraîne très tôt le matin et je profite des moments libres pour être avec lui. C’est une question d’équilibre, et j’apprends encore à jongler avec tout ça, » témoigne la jeune maman.
Des ambitions sans limite
Mais Léa ne compte pas s’arrêter là. Son rêve ? « Battre une des huit meilleures paires mondiales et atteindre un quart de finale dans un grand tournoi. Roland-Garros, ce serait incroyable ! » Et si le padel intègre les Jeux Olympiques, elle serait prête à prolonger sa carrière pour tenter de représenter la France.