C’est le grand rendez-vous gourmand s’invite au menu du côté de Saint Paul-sur-Save. Portés par Éliane Mayssal, 73 ans et nombre de ses collègues devenues amies à la retraite, cet atelier cuisine a une ambition simple : rassembler les habitants autour de bons petits plats, dans une ambiance conviviale et accessible à tous.
Ici, pas question de se ruiner ! Pour seulement quatre euros par personne, les participants élaborent ensemble un menu de saison, en privilégiant les produits locaux. Ouvert à tous, l’atelier ne se limite pas à la préparation : après avoir cuisiné, place au plaisir de la dégustation, dans un esprit de partage et de découverte.
Le projet ne s’arrête pas là. Chaque mois, une nouvelle session est organisée, et les recettes créées sont soigneusement compilées dans un recueil annuel. Une charte qui garantit ainsi l’engagement des participants, assurant ainsi la pérennité et l’esprit chaleureux de l’initiative.
Réalisé à l’espace culturel René Fontanilles, l’atelier, tenu par une dizaine d’adhérents à la retraite, s’inscrit comme l’un des symboles culturels dans la commune aux 2000 habitants. Abordé un jour comme un autre lors d’une retrouvaille à la bibliothèque du village, avec Monique, autre membre de l’atelier, l’idée est apparue au travers d’une conversation : “Je lui ai dit que j’aimais beaucoup cuisiner. Elle m’a dit, est-ce que ça t’intéresserait ? Est-ce que tu serais par contre pour faire un atelier cuisine ici ? Alors je n’ai pas beaucoup participé à toutes les démarches parce que je ne suis pas vraiment de Saint-Paul. Nous sommes deux à ne pas être de Saint-Paul”.
« Pas de pâtes au jambon ! »
L’idée s’étant ensuite transformée en véritable projet porté devant la mairie, s’est répandue par le biais de prospectus ainsi que du bouche à oreille. L’atelier de cuisine est finalement né, fort aujourd’hui de ses nombreuses cuisinières aussi différentes qu’ inspirées, toujours en quête de nouvelles recettes. Car oui, détrompez vous, ici pas de pâtes au beurre ou de gâteau marbré, que des menus recherchés pour la plupart inspirés des cartes des plus grands chefs du pays : “Tout le monde peut proposer n’importe quelle recette qu’elles connaissent. Des idées qui sortent un peu de l’ordinaire. Pas des pâtes au jambon et tout comme ça ! On essaye des plats assez élaborés. Bien sûr, chacun apporte sa part et après on ajuste. Après, on fait la liste. On fait des courses avec tous les produits qu’il faut, quant au nombre de personnes qu’on connaît. On calcule tout et on se lance dans la recette” assure Eliane.
Plus qu’un simple atelier, c’est aujourd’hui une véritable expérience culinaire et humaine, où simplicité rime avec authenticité, notamment pour ces grand-mères couteaux-suisses : “C’est l’échange le plus important. Plutôt que de rester seule à la maison et regarder la télé tout au long de la journée, on préfère sortir, on apprend à connaître les gens, c’est très important pour chacune d’entre nous d’avoir une vie sociale !” confie Susi, membre de l’atelier à la bonne humeur contagieuse.
Réalisé avec l’aide des jardiniers qui ont approvisionnés l’essentiel des ingrédients au menu, on retrouvait dans les assiettes ce mercredi 5 février midi : une salade verte, accompagnée de pois chiches, parfumés à la cacahuète grillée pour l’entrée. Le plat principal sont des tartes au butternut, sous le format rectangulaire et circulaire pour rassasier les 22 bouches à nourrir. Enfin, on retrouve en dessert des cigarettes bretonnes entourant un praliné de noisettes, aux allures de mille-feuilles.
