Une lueur d’espoir pour les personnes touchées par le vitiligo en France. Avec l’autorisation du premier médicament spécifiquement conçu pour traiter cette affection cutanée, les personnes touchées, pourraient voir leur vie changée. La crème nommée “Opzelura”, vient d’être approuvée par les autorités de santé. Selon un arrêté paru sur le journal Officiel, les patients seront également remboursés par l’assurance maladie.
Le vitiligo est une dermatose* caractérisée par l’apparition de taches blanches sur la peau, le plus souvent par poussées. Cette dépigmentation progressive s’explique par la disparition des mélanocytes, les cellules de l’épiderme qui synthétisent les principaux pigments qui colorent la peau : les mélanines.
L’étude permettant l’accès au médicament, intervient dans le cadre du dispositif “d’accès direct”, une mesure expérimentale inscrite dans la loi de financement de la sécurité sociale depuis 2022, pour que certains médicaments arrivent plus vite auprès des patients français.
Petit à petit…
Même si cette crème est une avancée satisfaisante, l’efficacité du traitement n’est toutefois pas égale en fonction des parties du corps. C’est ce que nous explique Thierry Passeron, professeur en service dermatologie au CHU de Nice. “Ça marche bien sur le visage, mais moins bien sur le corps”, indique-t-il. “Certaines zones restent très difficiles à traiter, comme les mains, les pieds ou encore les poignets”. Ce traitement ne concerne donc pour l’instant, uniquement les patients dont le vitiligo est localisé et touche moins de 10 % du corps.
Le traitement fonctionne, mais il faut aussi savoir être patient, “Ce qu’il faut que les gens comprennent également, c’est que ça prend du temps. Ce n’est pas en mettant la crème que quelques jours ou quelques semaines, qu’on va avoir une repigmentation. Il faut entre 6 et 24 mois d’application pour obtenir une repigmentation qui va être esthétiquement satisfaisante”, explique le professeur dermatologue.
Tierry Passeron, qui a participé aux essais cliniques de la crème “Opzelura”, indique qu’elle est réservée aux adultes et aux adolescents à partir de 12 ans. Elle doit également être appliquée deux fois par jour sur les zones dépigmentées par le vitiligo.
De nouveaux essais cliniques à venir
Selon le dermatologue, au moins quatre études, dans des centres experts en France pour les patients souffrant de vitiligo diffus*, auront lieu cette année. “Ça bouge quand même beaucoup et c’est une source d’espoir pour les personnes dans ce cas”, confie-t-il.
En France, le vitiligo touche aujourd’hui 1 à 2 % de la population, soit 600 000 à 1 million de Français.
Le médicament peut être prescrit par n’importe quels dermatologues mais pas par des pédiatres ou médecins généralistes. La crème est d’ailleurs disponible, uniquement dans les pharmacies des hôpitaux pour l’instant.
Vitiligo diffus* : Personnes atteintes de vitiligo à un stade avancée.
Dermatose* : Affection de la peau.
