Stade Toulousain : autopsie d’une défaite

Dans le froid et brouillard d’Ernest-Wallon, les Toulousains ont concédé, ce samedi 29 janvier, leur première défaite à domicile de la saison. Un revers 15-20 face à une équipe du Racing 92 qui a parfaitement su faire déjouer les hommes d’Ugo Mola.

Alors qu’ils avaient d’Ernest Wallon un fief depuis le début du championnat, les Rouges et Noirs sont tombés face aux Racingmens. Malgré l’obtention du bonus défensif après la sirène grâce à une pénalité de Romain Ntamack, la victoire des Ciel et Blanc ne souffrent d’aucune contestation. Le demi d’ouverture toulousain, l’un des meilleurs joueurs de son équipe ce samedi, réagissait au micro de Canal + juste après le coup de sifflet final : « Il y a eu pas mal de petites fautes de mains, de rucks non-contrôlés où reprend la pression. C’est pénible parce que nous n’avons pas réussi à enchaîner plus de 5 temps de jeu ». Constat lucide, mais d’autres problèmes ont enrayé la machine du Stade Toulousain. Éléments de réponse.

Une guerre de territoire perdue

Ces matchs d’hiver sont différents. Les Haut-Garonnais le savaient mais continuent d’apprendre. Les statistiques de la rencontre sont éloquentes et parlent d’elles-mêmes : 41% d’occupation dans le camp adverse durant les 80 minutes et seulement 37% en seconde période pour les coéquipiers d’Antoine Dupont. Après l’essai de leur centre Santiago Chocobares à la 47eme minute de jeu, les Toulousains ne sont plus parvenus à s’installer dans le camp adverse. Durant les 30 dernières minutes, le Racing 92 a campé dans le camp toulousain.

Jean Bouilhou, le coach des avants du Stade Toulousain est revenu sur ce match raté en conférence de presse : « Il nous a manqué de la préparation et de la sérénité. Nous n’avons pas su aller dans le camp adverse. Ce fut un match compliqué durant lequel nous avons commis trop d’erreurs ». Philippe Doussy, l’entraîneur de la technique individuelle du Racing 92 avouait après la rencontre : « On a été très bon en stratégie. On les a toujours repoussés dans leur camp avec une bonne pression. Je pense que c’est ça qui nous a fait gagner ». On ne peut que lui donner raison.

Le jeu au sol gagné par les Franciliens

Les troisième ligne Selevasio Tolofua et Antoine Miquel pointaient eux du doigt la bataille des rucks que n’ont pas réussi à remporter les Toulousains. Le premier regrettait : « On savait qu’ils allaient vouloir ralentir les ballons et ils ont réussi », quand le deuxième avouait : « On a perdu trop de ballons et on l’a payé cash. On a eu du mal à sortir de notre camp. Dans les rucks, malgré le nombre nous avons perdu trop de ballons. C’est vraiment frustrant ».

De la frustration mais pas de surprise. Avec 14 points manqués au pied, les Franciliens auraient pu mener plus largement. Des erreurs qui furent trop nombreuses pour les Stadistes, en témoignent ces treize pénalités concédées durant le match. Une troisième défaite d’affilée en top 14 et un quatrième revers consécutif toutes compétitions confondues qui font tâche et font planer quelques interrogations.

Les Toulousains ne sont pas parvenus à trouver la solution face au Racing 92. ©Yohan Lemaire

« Le contenu est inquiétant »

Tels sont les mots de l’entraîneur des avants, Jean Bouilhou, en conférence de presse d’après match. L’ex troisième ligne a fait part de sa légère inquiétude : « Cette quatrième place ne m’inquiète pas plus que cela car nous avons suffisamment d’expérience pour savoir que le classement fluctue souvent d’autant que nous comptons deux matchs en retard. Ce qui m’inquiète plus, c’est le contenu de ce match. Plus largement, notre production de jeu depuis plusieurs semaines. Il y a pas mal de choses que l’on doit travailler pour gagner et retrouver du plaisir ».

Il est vrai que l’attaque des Rouge et Noir est moins flamboyante depuis début décembre. Perturbés par les nombreux reports, les Toulousains semblaient à court de solution sur leur pelouse ce samedi. Face au Racing 92, au-delà des deux essais inscrits par les Argentins Mallia et Chocobares, les occasions d’inscrire d’autres essais pouvaient se compter sur les doigts d’une main. Reflet d’un manque de rythme et d’automatismes qu’ont perdu les Toulousains lors des deux derniers mois.

Auteur / autrice

Vos dernières actualités