Déféré devant la justice, samedi 18 janvier 2020, le journaliste Taha Bouhafs est finalement ressorti libre. C’est lui qui, vendredi 17 janvier, avait signalé la présence d’Emmanuel Macron au théâtre des Bouffes du Nord.
« Informer n’est pas un délit, nous n’aurons de cesse de le rappeler. » Hier soir, le Collectif Reporters en Colère (REC) fustigeait la décision de déférer le journaliste militant, Taha Bouhafs, devant un juge d’instruction. Le parquet de Paris demandait sa mise en examen pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations » et pour « appel à une manifestation non déclarée. »
NOTRE COMMUNIQUÉ : Les charges qui pèsent contre notre confrère Taha doivent être abandonnées. Nous le soutiendrons ce soir devant le Palais de Justice de Paris, portes de Clichy, à partir de 21H. #LiberezTahaBouhafs #libertedelapresse pic.twitter.com/9X6xQjDAkJ
— Reporters En Colère 🔴 (@REC_Collectif) January 18, 2020
Il n’en sera finalement rien puisque le juge d’instruction a pris la décision de remettre Taha Bouhafs en liberté.
À l’origine de la manifestation au théâtre des Bouffes du Nord ?
Pour rappel, c’est lui qui a indiqué, vendredi 17 janvier, la présence d’Emmanuel Macron au théâtre parisien des Bouffes du Nord. S’en est suivi une manifestation impromptue d’une trentaine de personne devant l’enceinte du bâtiment. Ces militants anti-projet de réforme des retraites avaient tenté de pénétrer à l’intérieur du théâtre.
Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle)
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) January 17, 2020
3 rangées derrière le président de la république.
Des militants sont quelque part dans le coin et appelle tout le monde à rappliquer.
Quelque chose se prépare… la soirée risque d’être mouvementée. pic.twitter.com/0mfwQPwdzr
Taha Bouhafs va contre-attaquer
Libre à l’heure actuelle, Taha Bouhafs reste néanmoins placé sous le statut de témoin assisté. L’enquête se poursuit. Son téléphone portable a, par ailleurs, été saisi. Celui qui se qualifie de « journaliste des luttes » dans sa bio Twitter promet qu’il ne va pas en rester là. « L’histoire est loin d’être finie », a-t-il indiqué sur Twitter.
Je récupère un peu d’énergie et un nouveau téléphone et je vous en dit plus. (Et oui encore une fois mon téléphone a été placé sous scellé, décidément ça en fait flipper ce petit bout d’aluminium)
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) January 19, 2020
Son avocat, Me Arié Halimi, a d’ores et déjà annoncé qu’une plainte « pour faux et usage de faux par des personnes dépositaires de l’autorité publique » avait été déposé. Il affirme également vouloir en déposer une autre pour « des dénonciations calomnieuses. »