Violences en marge du match TFC – Nice : une interdiction de stade prononcée contre un supporter niçois

Lors du match au Stadium de Toulouse le 6 janvier dernier, des incidents avaient éclaté entre supporters niçois et policiers toulousains. En réponse à ces violences, trois personnes comparaissaient ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Toulouse.

Ils étaient trois à avoir fait le voyage depuis Nice pour être jugés par le tribunal de Toulouse cet après-midi. Le 6 janvier vers 16h45, plusieurs véhicules de supporters niçois arrivent à proximité du Stadium de Toulouse pour assister au match TFC – OGCN. Mais, alors qu’ils se trouvent sur le pont Pierre de Coubertin, ils décident de franchir la ligne blanche et de couper la route pour accéder plus facilement au parking.

Dès lors, deux policiers présents sur le pont pour prévenir d’éventuels jets de projectiles interviennent pour demander aux supporters de faire le tour.

Deux policiers contre une trentaine de supporters

Très vite, les supporters niçois, dont certains étaient alcoolisés, s’emportent et les premiers coups pleuvent sur les forces de l’ordre. Après plusieurs minutes, un équipage de CRS arrive en renfort et aide à l’interpellation de trois personnes.

À l’audience, l’un des policiers raconte : « les supporters sont sortis des voitures, ils nous ont poussé, agressé, insulté. On a été obligé de sortir les matraques pour essayer de se protéger un peu. Ils voulaient en découdre. » Le second poursuit : « je ne suis pas policier pour me faire agresser et voir mes collègues se faire frapper. »

Des violences niées par deux prévenus

Devant les juges, l’un des trois niçois fini par avouer quelques violences : « je ne sais pas ce qui s’est passé, la situation m’a dépassé. »

Les deux autres, comme pendant leur garde à vue, expliquent n’avoir donné aucun coup aux forces de l’ordre. Une situation qui a exaspéré la procureur de la République Elsa Servant : « je suis assez révoltée par l’attitude de ces gens dont un seul reconnait des violences, et encore, c’est une reconnaissance à minima. N’oublions pas que ce ne sont pas eux les victimes, mais les policiers.« 

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Face à des individus jugés pour la première fois, elle poursuit : « on a assisté à une scène hallucinante où deux policiers se sont fait molester par une trentaine d’individus particulièrement violents. Les policiers étaient dans une situation de survie face à des gens prêts à en découdre. » Elle demande des peines de prison ferme ainsi que des interdictions de stade pendant 5 ans.

Des prévenus très loin du profil de délinquant

En défense, Me Pierre Dubuisson plaide la relaxe pour deux des trois prévenus. Pour le troisième, qui reconnait certaines violences, il demande la non-inscription de la condamnation à son casier judiciaire.

Car les personnes qu’il défend aujourd’hui sont très éloignées des profils habituellement rencontrés en comparutions immédiates. L’un aspire à devenir pompier après avoir été à l’école des jeunes sapeurs pompiers quand l’autre est à quelques mois d’obtenir son permis de pilote de ligne.

Et l’avocat va jouer sur cette idée durant toute sa plaidoirie : « vous avez un pouvoir considérable sur la vie et l’avenir de ces jeunes gens, qui ne correspondent pas du tout aux personnes que j’ai l’habitude de défendre, et que vous avez l’habitude de juger. »

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Finalement, l’avocat va mettre en doute certains témoignages accusant ses clients. Un doute qui va, comme le code de procédure pénal le demande, profiter à l’accusé. Et après deux heures d’audience, deux prévenus sont relaxés au bénéfice du doute. Le troisième se voit prononcer une peine d’un an de prison avec sursis. Il écope également d’une interdiction de fréquenter un stade de football pendant 5 ans.

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