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Fronton : le Black Friday ne séduit pas tous les commerçants

Les affiches attirent l'oeil des passants crédit : Manon Souliol

C’est le rendez-vous de la fin d’année. Mais dans les petites communes, le Black Friday n’est pas encore une habitude. Les commerçants sont divisés : certains rejettent le concept, d’autres se sentent contraints d’y participer. Reportage à Fronton dans le nord de Toulouse.

À Fronton, commune de plus de 6000 habitants, un commerce sur deux affiche sur sa devanture « Black Friday ». C’est le cas chez Studio C. « Les clients s’y attendent », explique Carole, gérante du magasin, qui a décidé de participer à l’opération. Dans le secteur de la chaussure, les promotions sont devenues une habitude. À l’approche de Noël, l’objectif est de « réveiller le fichier clients » pour préparer les cadeaux. Comme les consommateurs préfèrent commander chez les grandes enseignes, il faut « suivre le mouvement ». Pour cette commerçante, le défi est de ne pas devenir un « show rooming » : on essaye en boutique, on achète en ligne.

Pourtant, d’après Carole, la valeur du magasin physique reste un atout. Essayages et conseils, le côté humain apporte un plus. Les campagnes de promotions attirent l’attention. Indispensables pour faire face à des sites qui proposent des prix impossibles à suivre. C’est aussi une façon de fidéliser ses clients : « Le Black Friday, c’est les soldes avant les soldes » dépeint la responsable. Résultat : une clientèle habituée amenée par les SMS et même de nouveaux clients attirés par les affiches et les réseaux sociaux.

Refuser l’opération : une tactique opposée

À quelques mètres de là, le concept store Halo adopte une autre stratégie. Implantée à Fronton depuis deux ans, Eve est catégorique : elle refuse ce système promotionnel qu’elle pense piégeux. « Proposer ce genre d’événements, c’est risquer de ne plus pouvoir faire marche arrière ». Selon elle, la relation avec les clientes se construit sur des échanges réguliers, des attentions personnalisées et des moments privilégiés.

Malgré les questions des passants sur sa participation au Black Friday, Eve ne compte pas changer d’avis. D’après elle, son choix ne l’empêche pas de vendre. Ses clients ne repartent pas les mains vides, au contraire. La qualité de la relation client rend l’intérêt du Black Friday moins évident. Dans cette boutique de prêt-à-porter, on privilégie l’attention et les nouveautés régulières pour satisfaire les acheteurs « qui sont devenues des copines ».

Manon Souliol

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