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À Toulouse, La Glanerie défend une consommation raisonnée face au Black Friday

Angèle, salariée de la Glacerie / Crédit : Dahiana Ponçonnet

Alors que le Black Friday envahit chaque année les vitrines, La Glanerie, ressourcerie toulousaine, revendique un autre modèle de consommation. Ici, pas de promotions massives, mais un appel à “consommer moins et mieux”, partagé autant par les salariés que par une partie de la clientèle.

À deux pas du canal du Midi, la boutique de la Glanerie s’anime normalement ce vendredi matin. Contrairement à la frénésie des grandes enseignes, ici, pas de Black Friday ou de rabais exceptionnels. Pour Angèle, 28 ans, salariée de la ressourcerie, la position est non négociable : « Participer au Black Friday serait contre-productif : notre rôle, c’est d’allonger la durée de vie des objets. ». Fondée en 2003, La Glanerie récupère, trie, répare et remet en circulation des biens destinés à être jetés. Une alternative à la surconsommation que la structure défend depuis toujours. « On existe parce que la surconsommation existe », rappelle Angèle. « Les promotions massives poussent à acheter sans réfléchir. Nous, on veut faire l’inverse. »

Des clients qui revisitent leur manière d’acheter

Dans les rayons, les profils se croisent, chacun avec son approche de la seconde main. Justine, 38 ans, adepte de cette manière de consommation, assume un choix clair : « Je n’achète quasiment plus rien de neuf. La seconde main, c’est logique, économique, et meilleur pour l’environnement. ». Frédéric, motivé à changer, est plus dans une phase de transition : « J’essaie de consommer autrement, mais j’avoue que je profite encore parfois des promotions. ». Sophie, plus indécise sur le sujet, navigue entre deux mondes : « Ici, c’est moins cher et ça a du style, mais pour le Black Friday je craque encore sur du neuf. J’aimerais réduire, mais ce n’est pas simple. »

Faire durer plutôt que remplacer

La Glanerie ne se contente pas de vendre : elle transmet. Ateliers couture, auto-réparation, ou encore réparation numérique. « On veut que les gens apprennent à réparer eux-mêmes, que ça devienne un réflexe », explique Angèle. Une manière de contrer l’obsolescence programmée et l’ultra-fast fashion, dont la ressourcerie voit chaque jour les conséquences : qualité médiocre, vêtements abîmés, déchets textiles en masse. Angèle ajoute : « On reçoit beaucoup de textile de mauvaise qualité, issu de la fast fashion. Ça répond à un besoin, mais c’est terriblement polluant et ça ne dure pas. Nous, on essaye de montrer que la seconde main n’est ni honteuse ni réservée à ceux qui ont peu de moyens. ». En période de fièvre acheteuse, la ressourcerie défend une autre voie. Angèle résume : « On n’est pas là pour faire culpabiliser, juste pour montrer qu’il existe d’autres manières de consommer. »

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