Dans un contexte économique fragilisé, le secteur de la coiffure tente de se réinventer. Entre la hausse des charges, l’explosion des coûts de l’énergie et une clientèle de plus en plus volatile, les salons se retrouvent confrontés à une équation difficile. À Nice, cette réalité n’épargne aucune enseigne. Pourtant, une nouvelle génération d’entrepreneurs s’efforce de maintenir le cap. Enquête réalisée à Nice.
C’est ainsi que Sarah, une entrepreneuse niçoise , tente aujourd’hui de maintenir ses enseignes de coiffure dans le centre de Nice, face à la hausse des charges et à l’érosion de sa clientèle qui fragilisent l’ensemble du secteur.
Hausse des charges et fragilité économique du secteur
Le secteur de la coiffure en France pèse aujourd’hui environ 5,93 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour l’année 2023, selon le rapport de branche de l’UNEC et du CNEC (unec.fr). On compte 109 310 établissements, dont près de 65 % n’emploient aucun salarié, ce qui montre à quel point le métier est largement constitué de micro‑entreprises ou de coiffeurs indépendants . Parallèlement Sarah explique que les approvisionnements (colorations, soins, etc.) représentent en moyenne 12,3 % du chiffre d’affaires d’un salon, tandis que l’énergie et l’eau pèsent pour 25,8 %, accentuant la pression économique sur les salons, notamment les plus petits.
Le regard critique de Sarah sur le modèle économique français
Pour Sarah, ces difficultés ne sont pas seulement la conséquence d’un marché exigeant : elles reflètent aussi les failles structurelles de l’économie française. Selon elle, la France impose aux petits entrepreneurs un cadre économique trop lourd, trop instable et trop éloigné de leur réalité quotidienne.
“On demande aux petites entreprises d’être compétitives, innovantes, rapides mais on les étouffe sous les charges, les taxes et les obligations administratives. Comment peut-on se développer dans un pays où chaque hausse, chaque réforme imprévisible met en danger notre équilibre.
Elle pointe également du doigt l’incohérence entre les discours officiels et la réalité du terrain: “On nous parle de soutien aux commerces de proximité, mais dans les faits, on se retrouve seuls face à l’augmentation des coûts de l’énergie, des matières premières, des loyers, Rien n’est adapté aux indépendants. On a l’impression que l’économie est pensée pour les grands groupes, pas pour nous.”
Selon Sarah, si la France veut préserver ses métiers artisanaux et notamment la coiffure, elle doit impérativement alléger les charges, simplifier l’administration, et mieux accompagner les petites entreprises qui constituent pourtant l’un des piliers de l’économie nationale.
Allaoui djalalia


