Alors que la France traverse une période d’instabilité politique et économique, les PME du Lot-et-Garonne voient leur activité fragilisée depuis plusieurs mois. Entre hausse des coûts, baisse de la consommation et inquiétude. Ce contexte ralentit les entreprises.
Dans le Lot-et-Garonne, les dirigeants de petites entreprises tirent la sonnette d’alarme. À l’image de Martial Escande, patron de Martial Charpente Traditionnelle, une société créée en 2021, l’inquiétude grandit : « les chiffres d’affaires stagnent » et « on est beaucoup moins sollicités par les clients ». Pour lui, le poids des charges, qu’il estime entre 48 % et 53 %, devient insoutenable : « j’aimerais que l’on allège nos charges, c’est un poids énorme… on n’est pas soutenu. »
Même son de cloche chez Carine Leocadio, à la tête de CL’auto-école : en raison de l’augmentation des coûts (carburant, URSSAF, taxes), elle a dû augmenter ses tarifs, ce qui pèse sur l’attractivité de ses services. « On n’arrive pas à trouver des solutions, à part payer, payer, payer », dit-elle, inquiète de « l’économie du villeneuvois » où plusieurs entreprises de son parking ont déjà fermé.
Enfin, Odile Choisy, fleuriste depuis 41 ans, évoque des journées où seulement deux ou trois clients franchissent la porte : « la clientèle est très chaotique », regrette-t-elle, soulignant qu’elle « est câblée par les charges et les taxes » et que les aides existantes sont « insuffisantes ».
Conjoncture nationale pesant sur les PME
Les difficultés des entreprises du Lot-et-Garonne se retrouvent un peu partout en France. D’après le baromètre TPE-PME de Bpifrance (4ème trimestre 2025), 92 % des dirigeants craignent l’impact de l’incertitude politique sur leur activité. Beaucoup repoussent leurs projets : seuls 39 % envisagent encore d’investir cette année.
La Banque de France confirme le ralentissement : en 2024, le chiffre d’affaires des PME n’a progressé que de 1,3 %, un niveau nettement inférieur aux années précédentes. Même si les marges tiennent encore, de plus en plus d’entreprises sont forcées d’augmenter leurs prix ou de réduire leur rentabilité pour faire face à l’inflation.
La situation touche particulièrement les petites entreprises du Lot-et-Garonne. Elles espèrent surtout une baisse des charges et un climat économique plus stable pour retrouver de la visibilité et éviter d’autres fermetures.
Imanol Algisi
