En 2024 et depuis le début de l’année 2025, le secteur du bâtiment a connu un recul drastique. En raison de l’instabilité économique et politique actuelle, la situation du BTP en France devient critique. Cette tendance se ressent notamment auprès des artisans indépendants en activité dans le secteur. Ils déplorent notamment un manque de considération par le gouvernement.
Les entrepreneurs indépendants s’inquiètent pour l’avenir du secteur. C’est notamment le cas de Farid, 57 ans, fondateur et dirigeant de la société audoise SAS Hariz Services, spécialisée dans l’installation d’équipements électriques. En activité depuis octobre 2000, il déplore les effets négatifs que l’instabilité économique a sur son activité. L’un de ces effets est la difficulté pour recruter : “Je ne peux pas me permettre de recruter un autre employé. Les charges patronales s’élèvent à près de 50 %, recruter me coûterait beaucoup trop cher”, affirme-t-il. Cette difficulté semble paradoxale. En 2023, ce sont 203 750 jeunes qui ont été embauchés en apprentissage dans des PME. La formation dans ce secteur connaît une dynamique positive, mais les taxes imposées aux patrons freinent le recrutement.
Farid déplore également une augmentation du prix de ses équipements : “Mes fournisseurs ont également augmenté leurs tarifs. C’est normal, eux aussi subissent les conséquences de la crise. Je dirais que je paye 10 % en plus depuis 5 ans”. Toujours selon lui, cette augmentation “a logiquement des répercussions sur les clients. Je suis obligé d’augmenter mes tarifs. Ça ne me fait pas plaisir, mais je suis obligé de le faire”.
Un mécontentement vis-à-vis de l’État
Malgré ces difficultés, Farid parvient néanmoins à maintenir son activité. Il déplore néanmoins l’incapacité de l’État à venir en aide aux artisans dans le secteur du BTP. “On se sent complètement délaissés par l’État. Aucune des discussions budgétaires ne nous concerne, on est complètement lésés. Ça fait 25 ans que j’ai débuté mon activité, et je n’ai jamais vu d’évolution dans notre situation.” Il affirme également que le BTP “n’intéresse pas l’État car selon lui, nous ne sommes pas assez rentables”. Farid déplore même une sorte de mépris : “Selon l’État, les artisans ne déclarent qu’une faible partie de leurs revenus. Pour eux, on travaille tous au noir, et on gagne énormément d’argent grâce à ça, donc ils nous taxent. Mais c’est complètement faux”, affirme-t-il.
Corentin BOUSSAGOL



