Avec une annonce d’une baisse de 14% du budget global de l’Insertion par l’Activité Économique (IAE) pour 2026, les associations intermédiaires s’inquiètent pour la suite. Coup de Pouce Services fait partie de ces structures qui pourraient être touchées par cette décision. À Agen, cette incertitude freine les collectivités territoriales et soulève des questions sur l’avenir des postes au sein de cet acteur local de l’insertion.
Depuis 1988, Coup de Pouce Services est présente sur le territoire agenais. Véritable tremplin vers l’emploi, sa mission première est de permettre l’embauche de personnes rencontrant des difficultés d’accès à un emploi durable. Un accompagnement socioprofessionnel est également proposé pour lever les freins qui les empêchent d’accéder à un emploi pérenne. La particularité d’une association intermédiaire est de mettre à disposition des personnes pour des missions ponctuelles. Il ne s’agit pas d’un salaire fixe mais de rémunérations à la mission. Composée de cinq salariés, la petite structure est subventionnée par l’État et intervient auprès de particuliers, d’entreprises, d’associations ou encore de collectivités.
Des contrats publics remis en question
L’organisme bénéficiait d’un marché avec le conseil départemental de Lot-et-Garonne pour assurer des remplacements de personnel dans la manutention, la restauration ou encore au sein des collèges. Quand les employés partent en vacances, les établissements font appel à ses services. « Mais là, ils n’ont plus de budget donc tout est remis en question », affirme Laurent, conseiller en insertion professionnelle. Les lycées sont eux aussi touchés et attendent le prochain budget avant de s’engager. « Nos clients historiques nous disent que c’est de plus en plus dur », ajoute l’équipe. Les particuliers dont le pouvoir d’achat diminue, font eux aussi moins appel à ses services.
Un budget qui réduirait massivement les postes
Pour 2026, le budget de l’État prévoit près de 20 000 suppressions de postes dans l’insertion au niveau national. Les premiers touchés seraient les personnes mises à disposition par les associations intermédiaires. La structure ne propose que des contrats à temps partiel : « 20 000 postes représentent environ 60 000 personnes non accompagnées par la structure. C’est trois quarts qui vont finir à la rue », s’indigne Laurent. Chaque jour, cet acteur de l’insertion tente de les stabiliser, de les sortir de leur situation en leur fournissant de petits revenus pour qu’ils reprennent pied. Pour lui, c’est un mauvais calcul de supprimer ces postes. « Des chiffres montrent qu’un salarié chez nous, rapporte à l’État en recette une fois et demie ses subventions », soutient-il.



