Ce samedi à 21h05, le Vélodrome à guichet fermé accueille le Toulouse FC pour la 14e journée de Ligue 1. Un rendez-vous qui met en lumière la forte présence de supporters marseillais en région toulousaine, comme nous l’explique Mathis, abonné au Stadium, et Hugo, Marseillais de cœur.
Dans le Sud-Ouest, le violet n’est pas forcément majoritaire. Loin du Vieux-Port, c’est bien en région toulousaine que l’on trouve l’une des plus fortes concentrations de supporters marseillais. Une réalité qui intrigue et surtout raconte la puissance d’attraction singulière de l’OM. À quelques jours du choc OM–TFC, la ferveur marseillaise est palpable jusque dans les rues toulousaines.
Entre ferveur olympienne et identité toulousaine
Mathis, abonné au Stadium mais séduit par l’OM, voit cette omniprésence d’un œil mi-fier, mi-agacé: « C’est pesant de remarquer une ferveur plus grande pour un club qui n’est pas local », glisse-t-il. Pour lui, le TFC souffre d’un passé moins glorieux et d’une ville longtemps tournée vers le rugby. Mais il reconnaît être tombé sous le charme marseillais après un passage au Vélodrome : « L’ambiance n’a pas d’égal. Le peuple marseillais, leur ferveur… ça m’a marqué. »
Hugo, lui, ne cache rien : Toulousain de naissance mais marseillais « à 100 % », il incarne cette diaspora du Sud. « L’OM reste le club étendard du Sud de la France », affirme-t-il. Son attachement, transmis par son père, va bien au-delà du terrain : « En grandissant, ce sont les valeurs antifascistes des supporters qui m’ont attaché au club. » Et s’il vit loin de Marseille, le manque est réel : « J’ai un rapport tellement puissant à ce club que de ne pas être là-bas, ça me pèse. »
Un territoire où le vide sportif a laissé place au bleu et blanc
La présence massive des fans marseillais se ressent particulièrement les soirs de match. Hugo raconte un Stadium parfois méconnaissable : « Les tribunes sont remplies de Marseillais, ça devient presque un match à l’extérieur pour le TFC. » Cette configuration alimente une tension nouvelle entre les deux camps, accentuée depuis le retour du TFC en Ligue 1 en 2022. Les supporters violets cherchent désormais à affirmer leur territoire, parfois dans un climat échauffé par quelques incidents récents.
Cette opposition entre Toulouse et Marseille illustre surtout la situation sportive du Sud-Ouest : une région où l’absence durable d’un grand club a laissé un vide que beaucoup ont comblé en regardant vers l’OM. Cela créé un paysage particulier, où les passions se superposent et se croisent. Sans tension excessive, c’est simplement le reflet d’un territoire où chacun s’est construit son propre rapport au football, entre ancrage local et héritage familial.
Gabriel Bounhol
