À Toulouse, la maison des jeunes et de la culture d’Ancely propose aux jeunes de créer un escape game de sensibilisation autour du sexisme. Une mobilisation des adolescents et enfants autour de deux choses qui les intéressent. Énigmes, projets vidéo et audios, l’expérience les pousse à collaborer.
“Lutter contre le sexisme, ça te parle ?”, sur une bulle au mur. À la maison des jeunes et de la culture d’Ancely à Toulouse, l’espace jeunes crée un escape game pour sensibiliser au sexisme. Une initiative de Mathilde Chabelard, 24 ans, animatrice en formation dans la structure : “J’ai lancé ce projet parce que quand je suis arrivée dans la structure en septembre, certains parlaient d’eux-mêmes du sexisme. Au contraire, pour d’autres, c’était une notion totalement étrangère. L’espace jeunes a proposé deux sorties escape game en amont pour introduire les jeunes au format. “J’ai voulu combiner une thématique qui les intéresse avec une forme de jeu qui leur a beaucoup plu lors des sorties. C’était un peu comme une évidence », raconte la jeune femme. Taha, 10 ans, derrière elle, ajoute innocemment : “Le sexisme, c’est quand les garçons sont méchants avec les filles”.
Tout le programme de ces vacances d’hiver est construit autour de ce jeu. Des matinées de travail sur ce projet et des activités l’après-midi, comme la réalisation d’un cryptex, coffre fort portable conçu pour cacher des messages secrets. Ce projet demande aux adolescents de montrer leur créativité. Ils vont devoir créer les cartes, les énigmes et les charades de toutes pièces. Mais pas que. Ils participent aussi au concours de vidéos “Buzzons contre le sexisme” de Matilda, structure d’éducation et ressources pour les professeurs. Ils devront produire une vidéo de prévention de 7 minutes maximum pour le 23 mars au plus tard. Des exercices qui selon Mathilde développent beaucoup de compétences : “On ne voit pas forcément tout ça à l’école. Il va falloir qu’ils communiquent, qu’ils soient créatifs. Ils vont toucher à plein d’outils différents avec de la vidéo, de l’audio qu’on va intégrer dans l’escape game.”
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Une implication parfois tumultueuse
La préparation est en marche depuis plusieurs semaines. “Ça demande beaucoup de préparation en amont : le matériel que nous avons à disposition, les thématiques qui intéressent les ados actuellement, trouver des moyens de les stimuler”, explique la leadeuse du projet. Des rébus, des charades, des codes avocat et œuf pourri (NDLR : A vaut K et E pour I, l’alphabet est déplacé), l’animatrice doit faire preuve d’originalité pour ouvrir les possibilités.
Malgré tout, la participation n’est pas équitable. Adja, 17 ans, est emballée. “On va chercher des idées d’énigmes et que quoi faire dans cet escape game. C’est des thématiques qu’on traite en cours. Mais je trouve ça plus intéressant de le faire entre jeunes qui ne se connaissent pas pour échanger nos points de vue.” Pour les plus jeunes garçons du groupe, c’est plus compliqué. Le nombre d’adolescents fluctuant est aussi un facteur. “C’est la partie la plus difficile l’implication. Nous avons des jeunes qui viennent et qui repartent, qui ne viennent pas tout le temps. L’idée, c’est de trouver des leviers de motivation et de faire au mieux”, argumente l’animatrice. Ce jeu de réflexion sera ensuite ouvert à la découverte pour d’autres structures et aux familles.
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