L’équitation est-elle un véritable sport ou un simple loisir ? Souvent sous-estimée, cette discipline exige pourtant un engagement musculaire intense, une maîtrise de l’équilibre et une connexion profonde avec l’animal. Contrairement aux idées reçues, le cheval ne fait pas tout le travail : gainage, cardio et force musculaire sont de mise. En plus de ses bienfaits physiques, l’équitation joue aussi un rôle essentiel sur le mental, favorisant la concentration et le bien-être.
« L’équitation est un sport complet », affirme Julie Penancier, monitrice au Haras du Turel à Daux. « L’une des principales difficultés de cette discipline est de diriger un cheval de 400 kg uniquement avec son corps, ce qui demande un engagement musculaire constant et un gainage important. » Si le gainage est primordial, tout comme l’alignement tête-bassin-cheville, l’équitation sollicite une large palette de muscles. « On mobilise surtout les muscles profonds, notamment les adducteurs, les mollets et le périnée », explique la monitrice. « Contrairement à d’autres sports, on utilise davantage le dos que les abdominaux, et l’équilibre joue un rôle clé : en équitation, on appelle cela « l’assiette » ».
Les genoux et les chevilles sont aussi très sollicités, car ils assurent la stabilité du cavalier. Le cardio est également mis à rude épreuve, particulièrement avec les jeunes chevaux plus vifs et énergiques, qui nécessitent une gestion constante. Pourtant, la préparation physique des cavaliers est souvent négligée : « On est de mauvais sportifs », admet la monitrice. « Pendant longtemps, on ne nous a pas appris à nous échauffer ni à nous étirer avant et après une séance. Aujourd’hui, j’ai mis en place ces pratiques avec mes cavaliers, et ils voient la différence. »
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Loin de l’idée reçue selon laquelle le cheval fait tout le travail, l’équitation requiert un tonus musculaire permanent. Un cavalier brûle environ 200 calories en 20 minutes d’entraînement à l’obstacle, soit une dépense énergétique équivalente à celle d’un coureur sur la même durée. Monter à cheval pendant une heure permet de dépenser 400 calories selon la Fédération française d’équitation (FFE).
Le cheval, un miroir des émotions
Au-delà de l’aspect physique, l’équitation offre des bienfaits sur la santé mentale. « C’est un sport d’extérieur qui permet de s’aérer et de s’oxygéner », souligne Julie. « Il est aussi bénéfique pour l’esprit : on ne peut pas monter à cheval en étant de mauvaise humeur, car l’animal la ressent. » Cette relation unique entre l’homme et le cheval favorise la communication et le respect de la vie animale. Elle apprend aussi à interagir avec les autres cavaliers dans un environnement souvent restreint.

« L’équitation est accessible à tous, des enfants aux adultes, y compris aux personnes en situation de handicap », précise Julie. Ce sport contribue au développement psychomoteur des plus jeunes et, grâce à l’équithérapie, il accompagne des individus souffrant de handicaps physiques ou de troubles psychiques. En favorisant le développement cognitif, physique et social, l’équitation prouve qu’elle est bien plus qu’un simple loisir : c’est un véritable sport qui exige engagement, rigueur et persévérance. Selon la FFE, 2,2 millions de Français pratiquent ce sport occasionnellement ou régulièrement. C’est un sport qui compte 80% de femmes.
Plus de 6 000 accidents par an
C’est en chevauchant des équidés que vous avez le plus de chances de vous retrouver à l’hôpital. Entre 2007 et 2016, une étude américaine a démontré que les chutes de cheval ont causé plus de 45 600 blessures. Dans 37% des cas, elles touchaient la poitrine. Les jambes subissaient 23% des blessures et les bras 26%. L’abdomen est touché dans les 13,5%. Plus important, 23% des personnes étaient touchées à la tête, dont un quart a subi de graves troubles neurologiques.
Selon les chercheurs, « la sensibilisation aux blessures et le renforcement des mesures préventives de protection contre les traumatismes permettraient de réduire considérablement la mortalité ». Les cavaliers sont les sportifs ayant le plus de risque de blessure nécessitant une hospitalisation, devant les footballeurs, les skieurs et les coureurs automobiles. En France les accidents d’équitation touchent environ 4% des accidents de sport, soit 6 000 personnes blessées chaque année. Sur 320 décès liés à des blessures équestres, 237 cavaliers ont été victime de traumatisme au cou et à la tête. Pour assurer la sécurité des cavaliers et limiter les coups, des gilets airbag peuvent être portés. Ils protègent les zones vitales du corps de toutes blessures graves. Le port d’un casque est obligatoire. À noter que 9% à 20% des cavaliers accidentés n’en portaient pas lors de leur chute.