À seulement 20 minutes de Toulouse, Saint-Paul-sur-Save bénéficie d’une situation géographique idéale, entre la campagne et la ville. Si certains y voient un cadre de vie agréable, loin du tumulte urbain, d’autres s’interrogent sur son avenir : est-ce un village dynamique ou est-il en train de devenir un village dortoir, habité principalement par des travailleurs de Toulouse ?
Saint-Paul-sur-Save a connu une véritable évolution démographique ces dernières années. En 1990, le village comptait 643 habitants. En 2022, ils étaient 1749. En seulement 30 ans, la population a presque triplé. L’urbanisme et le village ont dû s’adapter. Cette croissance témoigne de l’attractivité de la commune, notamment pour les familles en quête d’un cadre de vie paisible tout en étant proche de la métropole toulousaine. Toutefois, cette évolution soulève des questions sur l’identité du village et sur sa transformation en une communauté majoritairement résidentielle.
Une commune qui attire les travailleurs pendulaires
Bruno Careras, habitant la commune depuis de nombreuses années, confirme « Que beaucoup de familles avec des enfants s’y installent. Mais je ressens, malgré ses nouveaux arrivants, que le village se « mémérise ». » Mais lui reste impliqué dans la vie de village, et dynamise la commune à sa manière : en faisant des concerts avec son groupe de musique, The Fox. Pour lui, ce n’est pas encore un village dortoir : « On essaie de faire des choses, des guinguettes, mais il y a encore du travail à faire pour vraiment animer la commune. »
La proximité avec Toulouse, en particulier pour les salariés d’Airbus, fait de ce village un lieu d’habitation privilégié pour de nombreux travailleurs pendulaires (personnes qui quittent leur domicile le matin pour se rendre sur leur lieu de travail, puis y retournent le soir). Thierry, un ancien salarié d’Airbus, confirme : « C’est un village tranquille pour les retraités et pratique pour ceux qui travaillent à Airbus. Les prix des logements sont abordables, et c’est proche de notre lieu de travail. » Cette tendance est également confirmée par Catherine, qui travaille pour Tisséo à Toulouse : « Saint-Paul-sur-Save permet de rester en campagne tout en étant proche de Toulouse. Je n’avais aucune envie de vivre en ville. »
Une vie commerciale instable
L’impact de l’urbanisation se fait aussi sentir du côté des commerçants locaux. Le Food truck Thom évoque une clientèle volatile. « Je ne me vois pas rester ici », confie-t-il. « Les animations sont trop orientées vers les personnes âgées. » D’autres commerçants, comme le boulanger, sont dans une situation similaire, et même s’ils apprécient la tranquillité de Saint-Paul-sur-Save, certains envisagent de quitter le village à terme.
Un autre signe de la difficulté à maintenir une vie commerciale stable réside dans le restaurant local, qui a changé d’enseigne à plusieurs reprises, n’ayant pas réussi à fidéliser sa clientèle.
Attirer les jeunes dans le village
L’un des grands enjeux pour Saint-Paul-sur-Save reste sa capacité à maintenir une dynamique sociale forte, en particulier pour les jeunes et les familles. Bruno Careras exprime son souhait de voir les élus davantage à l’écoute des habitants : « On souhaiterait plus de consultation au niveau de la population. Par exemple, on a un skate park c’est bien. Mais il pourrait y avoir beaucoup plus d’activités pour les jeunes. »
De son côté, Martine, retraitée, se montre optimiste quant à l’évolution de la population : « C’est une bonne chose qu’il y ait des jeunes qui s’installent ici. Ça rajeunit la population et fait vivre le village. » Mais, malgré les efforts de certains habitants pour dynamiser la commune, la population vieillissante et la proximité de Toulouse semblent créer un sentiment de déconnexion avec la vie locale active.