Depuis le 1er février, un climat d’incertitude plane sur les missions de Service Civique. En raison de l’absence d’un budget 2025, suite a de nombreuse censure au parlement, la France traverse une période dite de « services votés », une situation qui empêche la signature de nouveaux contrats de Service Civique jusqu’à l’adoption du projet de loi de finances. Une situation qui touche de plein fouet les jeunes volontaires, ainsi que les structures qui les accueillent.
Adèle Nangéroni de l’Agence du Service Civique, explique que la situation « contraint l’engagement de nouvelles dépenses et la signature de nouveaux contrats ». Concrètement, cela signifie que les jeunes qui avaient signé un contrat avant le 1er février 2025 pourront poursuivre leur mission normalement. Cependant, à partir de cette date et tant que le budget de l’état pour 2025 n’est pas adoptée, aucun nouveau contrat ne pourra être signé.
Des jeunes et des structures dans l’attente
Certains jeunes sont directement affectés par cette situation. C’est le cas d’Alexandre, 24 ans, qui devait commencer sa mission dans un comité de quartier à Ponts-Jumeaux, dans le cadre d’une activité socio-culturelle. Il décrit un emploi varié, allant de l’organisation de projets à l’assistance administrative pour les événements. Cependant, il apprend la veille du début de sa mission, par un « simple mail », que sa mission est suspendue.
Si ses parents le soutiennent financièrement, il se retrouve désemparé : « Ça m’a beaucoup agacé, surtout sur le plan personnel et financier. Je comptais sur ce service-là pour améliorer ma situation économique. » En attendant, Alexandre se tournera vers l’intérim pour pallier son manque de revenus.
Corinne Farenc, responsable au sein de la mission locale à Toulouse, confirme de son côté l’impact immédiat de cette suspension : « Nous sommes obligés d’arrêter certaines missions qui devaient démarrer aujourd’hui ou la semaine dernière. Le Service Civique est une opportunité pour les jeunes, un tremplin vers l’insertion professionnelle. Pour beaucoup, c’est aussi un moyen de sortir de la précarité. »
Néanmoins, « on garde espoir que ça va changer rapidement. Mais en attendant, on doit sécuriser leur parcours, les accompagner vers la formation et l’emploi. »
Un tremplin vers le monde professionnel
Pour beaucoup de jeunes, le Service Civique est bien plus qu’une simple expérience professionnelle : c’est un moyen d’acquérir des compétences, d’enrichir leur CV, et surtout de garantir une transition entre l’université et le monde professionnel. Alexandre le regrette déjà, « Le Service Civique, c’est super important pour nous les jeunes. Ça nous permet de faire la transition entre l’université et le monde professionnel, et d’avoir des expériences qui comptent. »
Pour la mission locale, la situation est compliquée : « Nous avons des jeunes et des associations qui comptent sur nous. Ils nous font confiance malgré que la situation renforce leur précarité », confie Corinne Farenc. Mais elle reste optimiste : « Nous ne les laisserons pas tomber. Nous restons solidaires et nous continuons de les informer sur la suite des événements. »
Les semaines à venir seront décisives pour savoir si les jeunes volontaires, les structures et les acteurs du service civique pourront retrouver la stabilité et poursuivre leur mission d’intérêt général dans des conditions pérennes.