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Doc gynéco : l’endométriose, une maladie encore pleine de mystère

Les premiers "pulls à bouillottes" de l'opération "Bouillotte solidaires". Crédit photo : Estelle Cholet

Une personne menstruée sur dix est touchée par l’endométriose. Pourtant, cette maladie gynécologique reste taboue. Cette année, la mairie de Larra a choisi de lancer une opération de sensibilisation sur cette pathologie.

C’est une maladie encore méconnue : l’endométriose. Elle se caractérise par la formation de muqueuse sur la surface extérieure de l’utérus. Les personnes touchées subissent d’intenses douleurs durant leurs règles. “Pendant longtemps, l’endométriose est passée sous les radars, sous prétexte que les règles, ça fait toujours mal”, explique Marie-Claire Boïago, responsable du CCAS de Larra, au Nord de Toulouse.

Pour elle, il est primordial de lever le tabou sur cette maladie. “Cela impacte chaque sphère du quotidien”, raconte-t-elle. Les douleurs provoquées par l’endométriose peuvent conduire à un isolement social, particulièrement chez les jeunes femmes. Cette pathologie s’immisce aussi dans une vie de couple, notamment vis-à-vis des problèmes d’infertilité qu’elle cause.

Un projet pour sensibiliser

Cette année, la mairie de Larra a décidé de sensibiliser sa population sur le sujet. Forte de 2250 habitants, la commune est une des mieux dotées du secteur en termes de personnel médical. “On a trois médecins généralistes, dont une particulièrement sensibilisée sur l’endométriose”, affirme Marie-Claire Boïago. Le mois dernier, le CCAS a lancé l’initiative “Bouillotte solidaire”, portée par la responsable et sa collègue, Lauriane Colombini, elle se divise en deux volets.

La première partie a débuté le 13 janvier dernier, et durera jusqu’au 7 mars. La mairie a entamé une récolte de bouillottes. Les personnes intéressées peuvent, au choix, acheter une bouillotte, ou fabriquer un “pull à bouillotte” pour les couvrir. “L’objectif, c’est de faire parler un maximum de l’endométriose et du projet, de façon dynamique”, raconte l’adjointe à la mairie de Larra. “Au CCAS, nous avons déjà produit une trentaine de pulls !”. Par la suite, toutes ses bouillottes seront données à l’association Endomind Occitanie, qui les redistribuera à ses adhérentes.

Libérer la parole

La deuxième partie du projet aura lieu le 8 mars. “C’est une date symbolique”, affirme Marie-Claire Boïago. “C’est au cours de la semaine européenne de sensibilisation à l’endométriose, mais aussi la journée des droits des femmes”. Le matin, plusieurs activités autour de la marche sont prévues en partenariat avec les associations de Larra et des communes alentours, car “c’est une activité physique recommandée pour les personnes atteintes d’endométrioses”. L’après-midi sera consacrée à l’échange, avec des tables rondes menées par des professionnels de santé spécialisés sur cette maladie, ainsi que des intervenants formés de l’association Endomind.

L’objectif de cette journée, c’est de libérer la parole sur cette maladie”, confie la responsable du CCAS de Larra. Mais également, de construire un réseau de spécialistes formés sur la question. Car à l’heure actuelle, même si la recherche avance, il est toujours difficile de diagnostiquer l’endométriose.

Marie-France Urban, adjointe au maire de Saint-Paul-sur-Save, salue l’initiative de la commune voisine, Larra : “On a besoin de ces temps de partage et d’écoute”. Elle-même fortement sensibilisée au sujet, elle souhaite pérenniser ce projet. “J’ai fait passer au conseil d’administration du CCAS de Saint-Paul-sur-Save un projet similaire, pour continuer à parler de cette maladie”, explique l’élue. Rendez-vous en 2026 !

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