Derrière la grande vitre de l’atelier-boutique, à Pangram, la lumière danse sur les abat-jours colorés, révélant des motifs uniques. Ici, tout est fait à la main, avec passion et précision. Au centre de cet univers lumineux, il y a Nathalie, ou simplement Nath, créatrice toulousaine d’Effets Pourpres, qui nous accueille avec un sourire franc et une énergie débordante.
« Le travail, c’est comme la récré, je viens pour m’éclater », lâche-t-elle en riant, les mains occupées à ajuster un cercle métallique qui formera la structure d’un nouvel abat-jour. Son atelier, c’est son terrain de jeu, mais aussi le lieu où se croisent créativité, rigueur et un soupçon de folie.







« Les clients viennent ici chercher quelque chose d’unique », explique-t-elle en caressant du bout des doigts un tissu aux motifs floraux. Ses abat-jours, qui oscillent entre 30 et 180 euros selon la taille, ne sont pas juste des objets de décoration : ils sont le reflet d’un savoir-faire artisanal, d’un souci du détail et d’une volonté d’éthique.
Nath ne travaille pas seule. Elle fait partie de l’association 5.1, un collectif de huit artisans de Toulouse et de sa périphérie. « On partage les charges, le loyer, les permanences… et surtout, on échange, on se soutient », explique-t-elle en montrant la boutique où cohabitent luminaires, bijoux, bougies et savons naturels. Ici, pas de soldes ni de production de masse. « On essaie de faire le juste prix à l’année. On valorise notre travail. C’est artisanal, c’est du local. »
Fondée il y a deux ans et demi, l’association a su fidéliser une clientèle sensible à l’authenticité et au fait-main. « En deux ans et demi, notre chiffre d’affaires a augmenté. On n’est pas éphémères, on est là pour durer. »



Dans un coin de l’atelier, des morceaux de carton soigneusement empilés attendent leur transformation. Nath sourit en les désignant : « C’est de la récup’! » Pour créer ses miroirs, elle commence par une pré-découpe au Fab Lab, avant de creuser minutieusement la matière pour lui donner la profondeur et la structure nécessaires. Chaque pièce est ensuite assemblée à la main, avec une précision millimétrée. « Le travail est le même quelle que soit la taille, mais la matière première impacte le prix, qui varie de 39 à 100 euros. » Nath veille à donner une seconde vie à ces cartons, en leur insufflant une nouvelle identité, entre modernité et esprit récup’.





Tandis que les rayons de lumière filtrent à travers la vitrine de l’atelier, une silhouette familière apparaît derrière la porte. Un coup discret retentit à la porte. C’est Ulysse, son fils, venu lui rappeler que c’est l’heure du repas. Entre midi et deux, Nath ferme l’atelier pour partager ce moment en famille, une parenthèse précieuse dans son quotidien bien rempli. Sourire aux lèvres, elle range ses outils, éteint les lumières et s’éclipse.
Crédit photo : Lucie Ribaut