En France, 26% des étudiants occupent un emploi à côté de leurs études, selon l’Insee. Pour la plupart, leur emploi est lié à leur formation. Pour 5% des étudiants leur “job” n’a pas de rapport avec leur études. Mais comment ces jeunes allient-ils études et travail ?
Caissier.es, serveur.ses ou vendeur.ses sont les travails les plus répandus chez les jeunes étudiants. Mais concilier études et travail peut parfois être compliqué pour certains. Clara a 19 ans, elle est en école d’infirmière : “Je prends beaucoup de mon temps personnel pour pouvoir réviser. Allier les cours, les stages et mon emploi étudiant demande des sacrifices. Par exemple, j’ai moins de temps pour aller au cinéma ou au restaurant. J’ai dû faire une croix dessus pour essayer de vivre avec de petits moyens.”
Pour la plupart des 146 000 étudiants qui ont un emploi à côté de leurs études, la nécessité est de financer leur appartement ou leur scolarité. “Je dois demander chaque semestre une dérogation à mon université pour ne pas avoir à assister aux cours du vendredi après-midi. Mes contraintes financières m’obligent à effectuer un certain nombre d’heures de travail et le week-end ne suffit pas”, insiste Flavie, 22 ans, hôtesse de caisse dans un supermarché. Elle poursuit: “Dans ma classe, je suis la seule à avoir un emploi étudiant en parallèle. Mes amis ont un logement payé par leurs parents, ou une bourse qui couvre l’intégralité de leurs dépenses mensuelles.” Dans un contexte où les loyers grimpent et où le coût de la vie continue d’augmenter, ces situations illustrent les inégalités entre étudiants.
Une dose de stress supplémentaire
Ajouter du temps de travail à ses études oblige les étudiants “employés” à s’organiser davantage. Plusieurs méthodes existent : réviser des semaines à l’avance ou déléguer des travaux à ses camarades. De son côté, Flavie, actuellement en Master MEEF (Métiers de l’Éducation de l’Enseignement et de la Formation) demande à son université de ne pas être évaluée en contrôle continu, mais en partiels. “Ça regroupe toutes les évaluations en fin de semestre et me permet d’avoir plus de temps pour réviser.” Pour elle, pas le droit à l’erreur. Quand elle commence ses révisions “a minima deux mois avant les examens”, ses camarades s’y prennent “deux à trois semaines avant”.
À l’organisation s’ajoute une part de fatigue. “[Elle] est très présente car les études d’infirmière demandent un gros investissement. Mes journées de stage durent 12h. Je dois me lever à 4h30 et me coucher à 23h.”, raconte Clara.
Les étudiants sont unanimes, concilier travail et études est fatigant. Théo est en 3e année de licence STAPS, il explique: “Mes études et mon travail me plaisent. Je n’ai pas vraiment de stress à gérer, ou alors très peu. En revanche, la fatigue physique et mentale est présente parce que je n’ai pas réellement de jours de repos.”
Le congé révision, pas pour tout le monde
À l’arrivée des périodes d’examens, une solution pour réviser existe : le congé révision. Depuis 2015, il permet à un étudiant salarié, un étudiant en stage ou à un apprenti d’avoir des jours de congés supplémentaires, afin de préparer ses épreuves. Ces étudiants ont droit à cinq jours de congés garantis par l’employeur, tous les 60 jours ouvrables travaillés. Mais attention ces jours ne sont pas rémunérés. Un détail qui a son importance, surtout quand on considère que certains étudiants ne peuvent pas se permettre de manquer des jours de travail, car ils n’arrivent pas toujours à joindre les deux bouts. Qui peux se le permettre ?