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La contraception, un truc de mecs ?

La contraception est un sujet qui concerne les femmes... Mais aussi les hommes! Photo:Tara Yates
La contraception est un sujet qui concerne les femmes... Mais aussi les hommes! Photo:Tara Yates

Pendant longtemps, la contraception a été un sujet majoritairement orienté vers les femmes, avec des options multiples, mais accompagnées d’effets secondaires lourds, voire sous-estimés. Les hommes, eux, se sont limités au préservatif et, pour les plus engagés, à la vasectomie. Pourtant, les dernières avancées sur le sujet, couplées aux changements de mentalités, offrent de nouvelles options de contraception masculine.


Une éducation sexuelle encore trop faible


La contraception reste, dans l’imaginaire collectif, une affaire de femmes. Stérilet, pilule, implants, DIU… Les femmes portent souvent seules la responsabilité d’éviter une grossesse non désirée, quand elles peuvent l’éviter. Une conséquence, entre autres, du manque d’éducation sexuelle dans les milieux scolaires.
“À l’école, on nous parlait des IST, on nous montrait comment mettre un préservatif sur une banane, et c’était à peu près tout”, raconte Cédric, 28 ans. “Je ne savais même pas qu’il existait des alternatives pour les hommes avant récemment.” Ce manque d’information contribue à une méconnaissance généralisée des options contraceptives masculines, laissant à penser que seul le préservatif est efficace.


Quelles options pour les hommes aujourd’hui ?


Si le préservatif reste un incontournable pour ses fonctions de contraception et de protection contre les IST, d’autres options, moins connues, sont disponibles depuis plusieurs années.


Le slip chauffant et l’anneau contraceptif : Ces dispositifs agissent en augmentant la température des testicules pour bloquer temporairement la production de spermatozoïdes. Ils sont naturels, réversibles et économiques, mais demandent une utilisation rigoureuse (15 heures par jour pour le slip chauffant).


La contraception hormonale masculine : Des injections hebdomadaires de testostérone permettent de réduire drastiquement la production de spermatozoïdes. Une méthode validée par l’OMS, mais encore peu répandue.


La vasectomie : Méthode chirurgicale définitive et de plus en plus populaire en France. Entre 2010 et 2022, le nombre de vasectomies a été multiplié par 15, même si cette dernière est quasi irréversible.


La pilule masculine ? Une utopie. Contrairement aux femmes, les hommes ne peuvent pas prendre de contraceptifs oraux à base de testostérone, trop toxiques pour le foie selon les spécialistes.


Le retrait? Une roulette russe façon baby surprise . En retirant le pénis avant l’éjaculation, on pourrait penser que tout risque de grossesse est évité. Mais cette méthode ne prend pas en compte le liquide pré séminal, la rendant peu fiable (73% d’efficacité selon l’OMS) .

L’éducation : un levier essentiel


L’implication des hommes dans la contraception ne passera que par une éducation repensée. C’est dans cet objectif qu’œuvrent de nombreuses associations, dont le planning familial. Selon eux, la demande en matière de contraception masculine est grandissante : sur les 21 000 consultations autour de la contraception menées en 2020, 200 ont concerné la contraception masculine.
Un intérêt croissant donc, mais freiné par le manque de communication au grand public. C’est l’avis de Guy Molinier, responsable du service de permanence en santé sexuelle à l’hôpital de la Grave. “On parle toujours de la pilule pour les femmes, mais jamais des alternatives pour les hommes. C’est un réflexe que la gent masculine n’a pas encore”.

Pourquoi c’est aussi leur affaire


Au-delà de l’équité entre partenaires du couple, l’implication des hommes dans leur contraception est un moyen d’alléger la charge mentale et physique souvent supportée par les femmes. Mais c’est aussi une manière de partager les responsabilités dans les décisions reproductives.

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