Alors que l’horizon s’assombrit pour les voitures thermiques (diesel, essence), l’avenir européen semble se tourner vers l’électrique pour la motorisation de nos véhicules. Le thermique a ses stations-services, qu’en est-il de ces nouveaux modèles ?
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2035, c’est l’année pour laquelle l’Union Européenne a présenté sa loi d’interdiction complète de la production de moteurs thermiques pour les voitures. Ainsi, la plupart des marques les plus connues du marché comme Renault, BMW ou Volkswagen tournent maintenant leurs gammes vers des voitures à propulsion ou à traction électrique. Pour prendre un tel virage, aussi sévère que celui-ci, c’est l’économie française qui doit s’adapter. Les investissements autrefois mis dans la fourniture des stations-services pour obtenir du gasoil et de l’essence doivent maintenant se tourner vers les bornes de recharge électrique. Dans le domaine, la France commence à se doter de plus en plus de bornes (voir partie 2), mais celles-ci ne sont pas profitables pour toute la population. Alors, quel modèle choisir, pour quelle utilisation et dans quelle région ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur les bornes de recharges de voitures électriques en France.
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Une répartition inégale
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Pour commencer, il faut savoir que tous les départements français ne sont pas dotés de la même quantité de bornes de recharge. Un phénomène bien connu des géographes se dégage immédiatement : la diagonale du vide. En effet, connu pour sa faible densité de population, cet espace allant du Grand-Est au Pays Basque en passant par les contours du Massif Central, la densité de bornes ne déroge pas à la règle. Alors que des régions comme la Bretagne, PACA ou l’Île-de-France sont particulièrement dotées de ces points de recharge, le Nord de l’Occitanie, la Bourgogne-Franche-Comté ou le Grand-Est sont par endroit complètement dépourvus de ces derniers. Un nombre faible s’expliquant sûrement par le manque de population, il n’est cependant pas encouragé d’investir pour le moment dans une voiture électrique dans ces départements. Ceux-ci étant plutôt ruraux, l’achat de ce type de véhicule n’est pas une priorité pour les habitants. A l’inverse, comme exprimé précédemment, de nombreuses régions sont en vogue pour cette transition à l’électrique. Les régions du Nord-Ouest et Sud-Est de l’hexagone compte un nombre satisfaisant de bornes de recharge pour accompagner cette transition vers l’électrique.
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Comme on peut le constater sur la carte, certains axes routiers sont assez manquants de bornes de recharge. Des trajets entre Bordeaux et Toulouse ou entre Strasbourg et Paris, par exemple, sont à anticiper pour les détenteurs de voitures électriques. Partir avec une voiture avec peu d’autonomie pourrait coûter cher en détours afin de trouver un point de recharge sur la route. Pour des trajets entre les régions les plus remplies en points de la carte, peu d’inquiétude, une borne devrait toujours se trouver sur la route. Les voyages restent cependant à prévoir pour les français ayant déjà pris part à la transition, les points étant encore bien moins nombreux que les stations-services classiques. Cependant, Tesla reste la numéro un mondial dans la vente de véhicules électriques puisque toute sa gamme y est dédiée. En plus d’importer ses voitures, la marque d’Elon Musk amène ses bornes en France. Les automobilistes doivent ainsi être vigilants, une borne Tesla ne recharge que les voitures de la marque, il se pourrait donc que certains points de chargement concernent uniquement cette dernière.
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La mode de l’électrique en constante augmentation
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Avant même l’adoption de la loi de 2035, les bornes de recharges étaient présentes en France, sur une faible partie du territoire. Avec l’avènement de la solution électrique au début des années 2010, on trouvait cependant plus de 10 000 bornes en 2015 sur le territoire, réparties dans quelques milliers de points de recharge. Mais un vrai changement de cap est aperçu à partir de 2021 et les premières discussions autour de cette loi d’interdiction du thermique. Comme le montre le graphique ci-dessous, entre 2015 et 2020, le nombre de bornes de recharge a augmenté de seulement 20 000 nouvelles installations. A partir des discussions, on passe en trois ans de 2020 à 2023, de 32 000 à 119 000 bornes. Une augmentation de +371 % qui montre l’importance pour le pays de se doter dans ces installations. On remarque également qu’au passage de la loi entre 2020 et 2021, le nombre de bornes connaît sa plus grande évolution (+ 63 %). Une évolution qui reste haute les années qui suivent. Ce qui fait face à la faible évolution des années précédentes, comme entre 2019 et 2020 (+ 15 %).
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La France se montre comme un des premiers pays de l’électrique en Europe. En effet, en comparaison à notre voisin allemand, les routes françaises creusent l’écart. Contre près de 100 000 bornes en France à la fin 2022, l’Allemagne n’en comptait que 72 000. L’hexagone doit cependant continuer à installer des points de recharge notamment dans les zones les plus reculées (voir partie 1) pour être prête à encaisser la transition.
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La gratuité fait de la résistance
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Au même titre que l’essence, recharger sa voiture électrique a un coût, cependant toujours plus faible. En fonction du lieu, de la région et de l’opérateur, la charge rapide coûte environ 10,60€ pour 100 km selon Qovoltis, ce qui vaudrait 13,80€ de carburant sur une même distance et pour une voiture consommant 7,5l/100 km et avec un prix à la pompe de 1,85€/l. C’est pourquoi, acheter une voiture électrique dans certaines régions est recommandé puisque les Hauts-de-France (27,64%), la Bourgogne-Franche-Comté (38,45 %) ou la Normandie (29,98%) proposent une partie des chargeurs gratuitement.
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En proposant des points de recharges gratuits, certaines villes cherchent à encourager les automobilistes dans leur transition vers l’électrique. C’est le cas de Montpellier, qui, il y a quelques mois offrait à ses habitants la gratuité des transports en commun. Dès cet été, la Métropole proposera 600 bornes gratuites. “En proposant des alternatives à l’utilisation de voitures individuelles, via la gratuité des transports et l’augmentation des offres de transport, Montpellier Méditerranée Métropole fait le choix d’affirmer une conviction forte en conciliant protection de l’environnement et protection sociale”, affirme la Métropole dans un communiqué. Une seule condition persiste pour bénéficier de cette gratuité : être résidant de l’une des 31 communes de la Métropole. Cette initiative est une première en France et pourrait appeler d’autres villes à rejoindre ce dispositif.
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Bleuenn Avril – Sam Klein