L’intelligence artificielle fait partie du métier de développeur depuis 3 ans avec l’arrivée de GitHub Copilot, une technologie qui permet de compléter automatique du code. Un an plus tard, c’est Chat GPT qui fait son entrée. Tout de suite, son efficacité fait polémique.
Pourtant, pour Jules Pascual-Ramon, développeur web en alternance, l’IA n’est pas encore une menace concrète, mais plutôt une opportunité pour enrichir la palette d’outils des développeurs : « avant, on cherchait les solutions sur Google, alors que maintenant on se dirige plus vers Chat GPT ou utilisons GitHub Copilot. Ça nous fait gagner en temps et donc en productivité »
L’intelligence artificielle est aussi utile, car elle accélère la réalisation des tâches à faible valeur ajoutée telles que la rédaction de codes, la détection de bugs et l’optimisation d’écriture : « par exemple, moi je m’en sers pour améliorer ou encore documenter mon code beaucoup plus rapidement. En quelques clics, ces opérations sont possibles avec GitHub Copilot »
L’IA, un nouveau concurrent pour les développeurs ?
L’efficacité de l’IA peut représenter une menace pour l’emploi. Selon Felix Lemaignent, Directeur du numérique de Mindquest : « là où sans IA on aurait besoin de trois développeurs pour rédiger du code ‘à la chaîne’, nous en avons aujourd’hui un seul ». Il faut toutefois se méfier. L’intelligence artificielle n’est pas infaillible, Jules Pascual-Ramon affirme « les résultats sont souvent concluants, mais il faut avoir de l’expérience dans le métier pour détecter les erreurs ou les écarts que peut faire l’IA ».
De plus, l’Intelligence Artificielle facilite l’accès à la programmation, même pour des amateurs. Ils sont alors capables de créer leur site web sans faire appel à des développeurs, mais cette réalité trouve ses limites : « pour des applications standards et simples, l’IA peut faire le gros du travail, mais pour des applications plus customisées et complexes, on en est encore loin » confie Jules.
Selon l’étudiant, pour protéger leurs postes, les développeurs doivent dès maintenant développer des compétences extérieures au codage : « ceux qui se contentent de taper du code seront potentiellement menacés. Aujourd’hui, il faut voir plus loin : faire de la conception, communiquer efficacement que ça soit en interne ou avec un client, savoir déployer et maintenir une application par exemple. »
Pour Jules Pascual-Ramon, l’arrivée de l’intelligence artificielle dans le métier n’est pas encore une menace concrète : « avec la puissance actuelle de l’IA, on est encore assez loin d’un remplacement total du métier. Après, il faut voir comment cette technologie va évoluer ».
L’IA, un assistant trop présent ?
En plus d’impacter le marché, l’IA impacte directement ceux qui en font l’usage. Le jeune homme alerte : l’utilisation trop fréquente de l’IA dans la programmation affaiblit la courbe de progression du développeur. Selon lui : « avant on cherchait les solutions à nos problèmes, maintenant on se contente de laisser l’IA faire le travail sans vraiment apprendre et retenir ».
L’IA n’est pas la première technologie à menacer le métier de développeur. Il y a quelques années les CMS (Content Management System) comme WordPress ou encore Wix, se sont très largement répandues. Actuellement, 68,7 % des sites web sont faits avec ces outils. Ces technologies ont permis de rendre accessible à toute la création de sites web, réduisant ainsi la nécessité de faire appel à des développeurs. Néanmoins, le métier a tout de même su évoluer et s’adapter.
Aujourd’hui, la question de l’impact de l’IA sur le métier de développeur reste ouverte et seul le temps révélera la véritable ampleur de son influence.
