Qu’est-ce que l’e-cycling, cette nouvelle discipline qui prend de plus en plus d’ampleur dans le cyclisme ?

Les coureurs de l'équipe e-cycling Hexagone en plein effort. ©Hexagone Cycling
Participer à des courses de vélo depuis votre domicile, c’est possible avec l’e-cycling. Il vous suffit d’un vélo, un home-trainer, un abonnement à une plateforme de cyclisme virtuel et un ordinateur (ou un téléphone). Depuis le confinement causé par la pandémie mondiale, l'e-cycling est en plein développement.

J-7. Le compte à rebours est lancé. La deuxième édition des Championnats de France d’e-cycling aura lieu le 17 et 18 février prochain à Perpignan. Vingt participants (qualifiés suite à leur classement à la Coupe de France e-cycling) par catégorie (trois catégories de niveau chez les hommes et une chez les femmes) seront à la lutte pour décrocher le prestigieux et tant convoité titre national. Depuis le confinement lié à la pandémie de Covid-19 qui a forcé les amoureux de vélo à rester chez eux à pédaler sur leur home-trainer, la cote de popularité de l’e-cycling ne cesse de grimper.

Romain Malbreil est un des précurseurs de cette nouvelle discipline en France. « J’étais présent avant le Covid-19, période à laquelle tout le monde est arrivé dans l’e-cycling. J’ai profité de la pandémie pour développer ce que je faisais et me faire connaître. Mon premier compte Zwift (plateforme la plus connue en France pour la pratique de l’e-cycling) date de 2016. Il y avait personne, si ce n’est des robots dans le jeu pour faire comme s’il y avait du monde. J’ai accroché. Il y avait une petite communauté dans le monde et on a fait des courses entre nous », se souvient celui qui accompagne aujourd’hui la Fédération Française de Cyclisme pour développer l’e-cycling. « Beaucoup de gens disent que la FFC est souvent en retard mais dans l’e-cycling nous sommes en avance sur plusieurs nations », se félicite Romain Malbreil tout en reconnaissant « avoir encore beaucoup de progrès à faire. On découvre chaque année de nouveaux problèmes. Il y a toujours un travail d’organisation, classer les coureurs dans les bonnes catégories… ».

« Aucun risque de chute »

Ce qui attire le grand public dans l’e-cycling, c’est sans doute sa simplicité d’accès. Il suffit d’avoir un home-trainer, un compte à une plateforme de cyclisme virtuel et un ordinateur (tablette ou téléphone) pour pratiquer. « Il n’y a pas de risque de chute puisque tu es chez toi sur ton home-trainer. Il n’y a pas besoin de se déplacer en voiture sur des courses. En hiver, le soleil se couche tard, il fait froid, ce n’est pas toujours motivant d’aller dehors sur la route », explique le Team Manager de l’équipe Hexagone qui s’est laissé tenter par Zwift (la plateforme de cyclisme virtuel la plus populaire en France) pour concilier vélo de haut niveau et travail lorsqu’il était en alternance.

L’ancien coureur de l’Occitane Cyclisme Formation voit en cette nouvelle discipline une alternative à la piste et au cyclo-cross en hiver. « On peut comparer l’e-cycling à la piste », remarque le champion de France en titre d’e-cycling, Sébastien Havot, avant d’ajouter : « Il y a près d’une dizaine de formats de course possibles. On peut courir trois fois dans la semaine et faire trois courses dans la semaine qui n’ont rien à voir. C’est sympa. »

« Même des professionnels se mettent à pratiquer »

Romain Malbreil, fondateur de l’équipe e-cycliste Hexagone et chargé de projet à la FFC. ©Hexagone

Le coureur de 27 ans est arrivé par hasard dans cette nouvelle discipline. « Je n’étais pas trop adepte d’home-trainer avant. Des amis m’ont offert un abonnement Zwift à la fin du confinement pour que je me remette à faire du vélo. Au début, j’en faisais un peu à l’entraînement quand c’était compliqué d’aller dehors. Puis, j’ai rapidement pris goût à la discipline. Je m’amuse vachement maintenant », soutient Sébastien Havot qui compte bien garder le « goût de la compétition » à travers l’e-cycling après avoir mis un terme à sa carrière sur route à l’issue de la saison dernière pour endosser le costume de directeur sportif de l’équipe Hexagone-Corbas Lyon Métropole.

L’ancien sociétaire du VC Rouen l’a remarqué, depuis la création de la Coupe de France la saison dernière, de plus en en plus de coureurs élites (meilleur niveau amateur en France sur la route) débarquent dans le monde de l’e-cycling, attirés par le fait de pouvoir prendre part à des courses en hiver. « Même des professionnels se mettent à pratiquer. Je pense que c’est une discipline promise à un bel avenir. On parle de l’intégrer potentiellement aux Jeux Olympiques dans les années à venir. Ce n’est pas rien », surenchérit le 16e des Championnats du monde en février 2023.

Des plateformes de back-office pour lutter face à la triche

Avant chaque épreuve d’e-cycling, les coureurs doivent se peser. « Comme le font les boxeurs avant de monter sur le ring », ironise Romain Malbreil. Le contrôle du poids fait partie des paramètres à connaître pour éviter d’éventuelles tricheries. « À l’époque, il y avait beaucoup de tricheurs. Mais, maintenant, nous avons des plateformes de back-office qui nous permettent de contrôler les participants après chaque course. Tu peux toujours tricher en te dopant mais tricher en trafiquant le jeu ou modifiant ton poids, ça devient très compliqué », affirme Romain Malbreil.

Le 17 et 18 février, la triche ne sera pas possible. Le gratin de l’e-cycling français sera réuni à Perpignan avec un seul objectif : endosser la tunique tricolore de champion.ne de France.

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