De veggie à carnivore : réussir la transition sans stress

12 % des 18–23 ans sont végétariens.
Conscience écologique, environnementale, soucieux de la cause animale etc… Les raisons sont multiples pour devenir végétarien. D’années en années de plus en plus de personnes se convertissent et aujourd’hui ce n’est pas anormal de côtoyer ou de connaître quelqu’un qui a décidé d’adapter ses modes de consommation à quelque chose de plus « éthique ». Mais la pression sociale, les problèmes de santé, ou les ras-le-bol, les raisons pour lesquelles des végétariens abandonnent leur régime sont variées. Mais quand notre organisme n’en a plus assimilé depuis des années, comment réagira-t-il après avoir reçu une côte de bœuf ou un homard ?

L’organisme des végétariens peut-il facilement assimiler de la viande, ou tombe-t-on forcément malade à la première aile de poulet ingurgitée ?

Selon, Alain Huot nutritionniste et naturopathe : « L’organisme des végétariens est généralement bien adapté à un régime sans viande. Cependant, il peut y avoir des ajustements à faire lorsqu’ils décident de réintroduire de la viande dans leur organisme. » Cette transition ne se fait pas sans conséquences, car le corps peut réagir de différentes manières.

« Doucement mais sûrement »

Une des préoccupations courantes est de savoir si l’organisme des végétariens peut facilement assimiler la viande après une longue période sans en consommer. Les végétariens pourraient, en effet, expérimenter des troubles digestifs lorsqu’ils réintroduisent de la viande dans leur alimentation comme des ballonnements, des crampes et des diarrhées. Mais pas de stress, normalement les risques graves sont peu fréquents. « Lorsqu’on mange de la viande on développe des bactéries de putréfaction. Donc quand on arrête d’en manger, elles arrêtent de se former. Donc le fait d’en ré-apporter à notre organisme, ça les redéveloppe. Manger trop de viande augmente le risque d’acidose mais ça, ça vaut pour tout le monde » explique Alain Huot. 

Et il est important de noter que chaque individu réagit différemment et que certains végétariens peuvent tolérer la viande mieux que d’autres. Ça dépend de facteurs divers comme la durée du végétarisme, l’état de santé général et la sensibilité digestive de chacun. « Il faut réintégrer la viande doucement mais sûrement, à son rythme. En manger de temps en temps et surtout ne pas se jeter sur une côte de boeuf le premier jour du changement de régime. Parce que de toutes façons tout changement de régime brusque est mauvais pour l’organisme » argumente Alain Huot. 

Conséquences graves sur la santé ?

Une autre préoccupation majeure est de savoir si le retour à la viande peut avoir des conséquences graves sur la santé. Selon plusieurs études, le retour à une alimentation contenant de la viande peut augmenter le risque de certaines maladies, notamment les maladies cardiovasculaires et le cancer colorectal. Ces risques peuvent être atténués en optant pour des viandes maigres et en limitant la consommation de viande transformée. « Manger du poulet c‘est plutôt un avantage qu’un inconvénient » positive le naturopathe. 

Malgré ces défis, de nombreux végétariens réussissent à réintégrer la viande dans leur alimentation de manière saine et équilibrée. Il est recommandé de procéder progressivement en commençant par de petites quantités de viande maigre et en surveillant attentivement les réactions de son corps. « Moi, j’ai dû m’adapter. Je voulais être végétarienne pour des raisons éthiques pas physiques. J’ai vite observé des carences en fer énormes. J’ai dû prendre des compléments alimentaires et surtout recommencer à manger du poisson de temps en temps » Luna Massol, étudiante et fléxitarienne. 

En conclusion, le retour à la viande après une période de végétarisme peut présenter des défis digestifs et de santé, mais ça ne signifie pas nécessairement tomber malade à la première bouchée de viande. Chaque individu réagit différemment, et il est essentiel de prendre cette transition avec précaution et si nécessaire sous la supervision d’un professionnel de la santé.

En fin de compte, que l’on choisisse de devenir végétarien, fléxitarien ou omnivore, l’important est d’adopter une alimentation équilibrée qui convienne à ses besoins et à sa santé, tout en respectant les valeurs éthiques et environnementales qui nous sont chères.

Alors pas de stress, si tu veux remanger de la viande de temps en temps, tu peux. Ça a même un nom : fléxitarien. L’idée est de, à son niveau et à son rythme, aller vers une alimentation plus « durable » en augmentant les sources de protéines végétales dans ses menus et en diminuant certaines sources de protéines animales comme la viande et le poisson. Tu peux donc continuer à réduire ta consommation de viande tout en ne te restreignant pas d’en manger quand tu en ressens l’envie ou le besoin.

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