Les friperies bientôt plus à la mode chez les jeunes ?  

Des jeunes dans une friperie toulousaine © Agnétha GUITTEAUD
Si le shopping de seconde main est à la mode depuis plusieurs années maintenant, la tendance pourrait bel et bien diminuée chez certains jeunes. Prix en augmentation, perte d’intérêt ou encore accessibilité réduite, nombreuses sont les raisons pour lesquelles certains jeunes se détournent des friperies.

Dans un monde où la mode est en constante évolution, une tendance datant de plusieurs années, pourrait bien perdre quelques adeptes. Autrefois synonyme de style unique, de durabilité et “d’achats peu cher”, la friperie voit sa popularité chuter parmi la génération actuelle. Plusieurs raisons à cette perte d’intérêt, sont décrites par les jeunes. Si au premier abord, le prix des vêtements était ce qui attirait le plus, ce n’est presque plus le cas maintenant. C’est ce qu’explique Lucie, jeune toulousaine de 23 ans : “Au début ce qui m’a motivé à m’intéresser à la friperie, c’était les prix. Je les trouvais super abordables, surtout pour les jeunes qui n’ont pas beaucoup de moyens”, commence-t-elle. “Mais maintenant ce n’est plus pareil. Je trouve que les prix ont augmenté, c’est dommage”. Les jeunes qui d’origine sont à la recherche de bonnes affaires, se retrouvent confrontés à des étiquettes de prix ne correspondent pas à leur budget. Ylan, 19 ans, adepte occasionnel des friperies, s’indigne lui aussi de ces changements tarifaires : “Moi j’y vais principalement pour acheter des vestes et des pulls. J’ai mon propre style et j’aime ne pas ressembler à tout le monde. Mais maintenant c’est quasi impossible dans ce genre de boutiques. Les friperies deviennent hors de prix !”

La main d’œuvre et la qualité des vêtements de secondes mains, sont la cause de la hausse des prix, explique Parich responsable d’une friperie depuis 3 ans. “A la boutique Sybarite Vintage, on n’a jamais changé nos prix, nous sommes toujours restés dans la même fourchette. Cependant, tout est sélectionné à la main, on fait un tri de ce qu’on a comme vêtements, on lave tout nous-même, donc forcément ça inclue des prix forcément plus élevés. Même si nous ne sommes pas les plus cher, c’est ce qui justifie nos prix”, précise-t-elle. Pour la vendeuse de vêtements de seconde main, les jeunes à la recherche de pièces uniques ne vont pas au bon endroit : “La clé est d’être patient. Il faut prendre le temps de bien chercher, pour trouver des choses et des boutiques bien. C’est aussi en friperie que je cherchais mes vêtements avant d’être vendeuse. Il faut vraiment trouver les bons endroits”.  

« Ce n’est pas vraiment accessible pour ceux qui ne sont pas en centre-ville » 

Trouver le bon endroit, c’est ce qui est compliqué, voire impossible chez certains. L’inaccessibilité géographique des boutiques de friperie en est la cause. Dans de nombreuses régions, ces magasins sont principalement concentrés dans les zones centrales, rendant l’accès difficile à ceux résidant en périphérie ou dans les zones moins privilégiées. Cette disparité géographique crée une barrière physique qui éloigne les jeunes de la possibilité de se rendre pour certains à ces boutiques de friperie. C’est ce que déplore Anne-Sophie, jeune toulousaine : “Mon rapport aux friperies est faible et j’aurais bien aimé qu’il s’améliore, pourquoi pas. Mais les boutiques ne sont pas vraiment accessibles, pour ceux qui n’habitent pas au centre. C’est dommage, et au final le peu d’intérêt que j’ai s’en va. Je fini par faire mes achats sur internet”.  

Le manque d’engagement des jeunes envers la friperie peut également être attribué à la montée en puissance du commerce en ligne. Les plateformes de vente de vêtements sur Internet offrent un accès inégalé, éliminant le besoin de se déplacer physiquement vers une friperie. 

Toutefois, selon Volago, magazine sur la mode éthique, le marché de la mode d’occasion en France a connu une croissance significative, passant de 1 milliard d’euros en 2018 à plus de 6 milliards d’euros en 2022. Pour plus de détails, le marché de l’habillement représente environ 4 milliards d’euros et celui du textile de seconde main plus 1,16 milliards d’euros

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