Augmentation du prix de l’électricité en février : le pouvoir d’achat, une espèce en voie de disparition ?

Représentation du pouvoir d'achat
Bruno Le Maire a annoncé une (nouvelle) augmentation du prix de l’électricité pour le 1er février. Avec entre 8,6% et 9,8% en plus sur la facture en fin de mois, c’est un nouveau coup dur pour le portefeuille des consommateurs. Mais aussi pour celui des commerçants.

Est-ce que vous vous souvenez de la dernière fois que votre facture d’électricité n’a pas augmenté ? Vous pouvez continuer à chercher car ce n’est pas pour aujourd’hui. En effet, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé que le mois prochain, le prix de l’électricité va augmenter de près de 10%. En cause, la fin d’un bouclier tarifaire mis en place depuis deux ans par le gouvernement pour lutter face à l’inflation. Ce 1er février, la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité va faire son grand retour, pour le plus grand malheur des consommateurs. Une décision justifiée par Bruno Le Maire pour mettre en place de nouveaux investissements dans l’énergie. Un discours qui a du mal à passer quand on sait que la Commission de régulation de l’énergie a déclaré que sans le retour de cette taxe, il n’y aurait pas eu d’augmentation des tarifs sur l’électricité.

Une hausse qui agace

Devant cette hausse des tarifs arrivant tôt dans cette nouvelle année, les réactions sont unanimes. Et elles ne sont pas positives, loin de là. En effet, nombreux sont les ménages à devoir se serrer la ceinture. Mais les commerçants, eux aussi confrontés à cette triste réalité, doivent faire avec leurs propres moyens pour ne pas voir leurs prix trop augmenter : « On a déjà dû faire une augmentation en début d’année. On ne peut pas se permettre d’augmenter davantage, donc on est obligé de piocher dans le chiffre d’affaires, parce qu’on a déjà une marge très limitée« , déclare la gérante d’une boulangerie dans la périphérie toulousaine.

La faute à une inflation qui ne cesse de durer. Depuis le début de la crise, des factures ont doublé, triplé, voire quadruplé au niveau de certains produits. Une situation compliquée, qui force des gérants à vendre leurs magasins : « Au début de tout ça, on payait l’électricité 800 euros, à partir de février on sera environ à 3 300 euros. Donc on comprend bien que ce n’est plus tenable. On a été contraint de partir parce que le chiffre d’affaires ne suit plus » regrette une autre gérante de boulangerie.

Les kebabs, prochains à mettre la clé sous la porte ?

Dans cette époque où les charges augmentent nettement plus vite que les revenus, les petites et moyennes entreprises sont les plus lourdement touchés par cette crise. Et la prochaine victime de ces hausses à tout-va pourrait bien être un incontournable de la restauration.

Les kebabs, tacos et snacks en tous genres sont plus en difficulté que jamais. En cause, des fournisseurs qui grossissent leurs marges dans une époque pourtant propice à l’entraide : « Le blanc de poulet que j’achète, il me coûte 100 euros de plus par semaine. Les tenders, ils ont augmenté de 66% en quelques mois. Et je peux continuer comme ça avec tous les produits de la carte » se désole Mohamed, gérant de kebabs depuis vingt ans.

Les grandes enseignes, grands vainqueurs

Dans cette époque peu propice à l’achat, ce sont les grandes enseignes qui en profitent le plus. En effet, avec des tarifs attrayants et la possibilité de lisser l’augmentation sur les milliers de produits présents dans leurs magasins, ce sont eux qui craignent le moins la future augmentation de février : « On a un contrat aménagé sur l’année, qui prend déjà en compte l’augmentation de l’an passé. On a donc l’opportunité d’augmenter les prix en fonction de l’inflation, et non pas par rapport aux hausses des différentes matières premières », détaille Nicolas, gérant d’un magasin affilié à une grande enseigne.

Avec cette hausse à venir, le prix de l’électricité va atteindre un nouveau record. En l’espace de deux ans, il aura augmenté de plus de 40%, devenant une des factures les plus redoutées des français chaque mois.

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