« J’ai pas de chéquier. J’ai la flemme de le faire » ; « Faut un stylo, le remplir … » : les chéquiers sont-ils en voie de disparition en France ?

Berthe utilise principalement sa carte bancaire et retire rarement du liquide. ©Anaïs Da Silva
Payer avec sa Carte Bancaire (CB), son téléphone ou sa montre connecté. Voici les moyens de paiement les plus utilisés par la nouvelle génération. Mais quand est-il des paiements en liquide et par chèque ? La Banque Française a annoncé qu’en 2023, seulement 3% des paiements étaient effectués par ce dernier moyen.

Les chèques n’ont plus la côte auprès des français. Son usage a nettement reculé en 15 ans. Selon les données de la Banque de France, il représentait en 2006 encore 26% des paiements. Mais en 2022, ce chiffre s’est effondré à 3%. Les chéquiers ont vite été remplacés par les différents moyens de paiements qui ont évolués grâce à la nouvelle technologie. 

Avec l’apparition du règlement sans contact de la carte bancaire, d’Apple Pay ou encore le paiement grâce à sa montre connectée, les jeunes ne voient pas l’utilité d’avoir un chéquier. C’est le cas de Berthe Nsongo, 20 ans : « Je n’ai pas de chéquier. J’ai la flemme de le faire. » Pour la nouvelle génération, ce mode de paiement est lent, encombrant et pas nécessaire. « J’ai un chéquier, mais je ne l’ai jamais avec moi. Il ne rentre pas dans mon sac. En plus, il faut un stylo, le remplir… » ; « Je n’ai pas le réflexe de payer par chèque », témoignent Emma 24 ans et Manon 26 ans, deux copines. 

La carte bleue, le meilleur ami des consommateurs

Quand on rentre dans un établissement tel qu’un restaurant ou une boutique en tout genre, « le premier mode de paiement que l’on nous demande, c’est par carte bleue », souligne Lou, 31 ans. Le côté pratique, rapide et facile de régler les achats par les nouveaux modes de paiement confortent les jeunes à poursuivre leurs habitudes d’utiliser leur carte bleue ou le paiement sans contact grâce à leur téléphone. Même si certains sont encore réticents face à cette technologie. « J’avais Apple Pay. Mais j’ai vu un reportage avec les risques, du coup je l’ai désinstallé », raconte Manon 26 ans.

Faux chèques, arnaques et encore problèmes d’encaissement. De moins en moins d’entreprises acceptent de les encaisser. Pour certaines boutiques, c’est encore un mode de paiement possible. « Nos produits sont très coûteux. Nous acceptons les chèques. Et ce qui marche, c’est le règlement par chèque différé. Ils nous remplissent différents chèques, avec une certaine somme. Et mois par mois, nous les encaissons sans frais supplémentaire », détaille Myriam Taverne Artus, vendeuse à Nulle part, au centre commerciale de Blagnac.

La fin des chèques en 2030 ?

Alors que la Banque de France a écrit dans son rapport 2021 que jusqu’en 2030, les chéquiers seront toujours d’actualité, les avis divergent sur ce fait. Pour la vendeuse de Nulle part, « si cette décision est prise, cela risque de bloquer quelques achats pour la boutique. » Mais pour les jeunes, cela ne changera rien à leur quotidien. « Ce n’est pas plus mal, personne utilise le chéquier », explique Loucca 24 ans. Et ce n’est pas le seul à penser de cette manière. « Si dans six ans, ce n’est plus possible de régler par chèque, ça ne va pas me déranger », se rejoignent Emma et Manon à ce sujet.

Alors que le chéquier risque de disparaître dans quelques années, certains imaginent déjà de nouveaux moyens de paiement. Pour Loucca, « dans le futur, on paiera grâce à une puce électronique directement insérée à l’intérieur de notre main ».

Et pour vous, dans 30 ans, comment réglera-t-on nos achats ?

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