De la salle au monde ouvert : l’ascension des escape games, toujours plus réalistes

Une ville en monde ouvert, un concept d'escape game unique en Europe.

Arrivé il y a une dizaine d’années en France, le concept d’escape game prolifère. À Toulouse et dans son agglomération, par exemple, on ne dénombre pas moins de 20 lieux dédiés à cette activité. Petit à petit, le secteur sature. Alors, pour tirer leur épingle du jeu, les créateurs misent de plus en plus sur l’immersion et le réalisme pour attirer les joueurs.

Toujours plus proche de la réalité

Dans une quête d’immersion totale, l’activité a évolué en étant toujours plus réaliste. Prenons l’exemple des « games masters ». À la base, un game master était une personne derrière un écran qui donnait des indices au bon moment. Désormais, ce poste tend de plus en plus à faire partie intégrante du jeu. Chez « Immersive Game », un concepteur d’escape games immersifs, les game masters sont devenus de vrais acteurs avec un rôle utile dans le scénario. Leur objectif est d’interagir avec les joueurs dans le but d’accentuer le caractère réaliste de leur expérience.

Un autre élément davantage intégré dans les décors : les énigmes. Si au départ, elles discordaient parfois avec l’environnement, désormais elles sont beaucoup plus subtiles : « Si on recrée un décor de cuisine, on liste tous les éléments d’une vraie cuisine et on cherche des énigmes qui correspondent à des actions logiques effectuées dans une cuisine. Alors qu’aux débuts, on pouvait trouver des jeux de cartes dans un décor de forêt ou des chiffres sur les murs » rigole Rémy Durand, co-gérant d’ « Énigma Escape », leader du secteur dans le sud-ouest. Enfin, les escape games se modernisent et intègrent de plus en plus de technologies à leurs salles, comme les programmes informatiques qui automatisent les portes. Ces avancées permettent aux créateurs de concevoir des scénarios plus complexes et laissent libre cours à leur imagination de manière illimitée.

Des décors et des concepts qui repoussent toutes les limites

La compétitivité accrue du secteur pousse les créateurs à imaginer des concepts de plus en plus originaux. Pour se démarquer, certains adoptent des thèmes de salle en cohérence avec des films ou des séries, comme « Skryptic » qui recrée les univers de Sherlock Holmes ou d’Harry Potter. Ces concepts sont simples mais très efficaces auprès des joueurs.

À l’inverse, certains misent sur des concepts inédits, comme « Enigma City » qui a recréé une ville japonaise en monde ouvert. Dans cette ville, vous pouvez arpenter les rues, visiter des appartements, ou encore entrer dans des commerces. C’est un concept inédit en Europe. « Les escape games se sont professionnalisés et le secteur est devenu très concurrentiel. Pour nous, le monde ouvert est l’évolution de l’escape game. Nous sommes partis sur quelque chose de nouveau, donc nous ne sommes pas forcément sûrs d’être suivis par l’ensemble de la profession. Peut-être que d’autres escape vont réaliser que le modèle actuel s’essouffle un peu et que les gens veulent du renouveau. Par conséquent, ils pourraient partir sur quelque chose de différent auquel on n’a pas encore pensé« , explique Rémy Durand, le co-gérant.

L’événement éphémère est une autre formule qui fonctionne bien. Les plus classiques sont les escape games d’horreur lors d’Halloween : des salles sont réaménagées spécialement pour cette période dans le but d’effrayer les joueurs et de leur faire vivre une expérience mémorable. Mais certains créateurs repoussent ce concept toujours plus loin. « Immersive Game », par exemple, imagine des sessions dans des lieux insolites tels que des châteaux, des bords de lacs ou encore des bases militaires désaffectées. Décors, costumes, acteurs ou encore scénarios, tout est mis en place pour faire vibrer le joueur. « Le joueur est plongé en immersion totale dès les 5 premières minutes. Le jeu dure environ 1H30, il est étalé sur plusieurs kilomètres et nécessite 14 acteurs. On est à mi-chemin entre l’escape game et le Puy du Fou« , détaille Serre Adrien, associé chez « Moment Event » qui gère « Immersive Game ». La recette récolte un franc succès, puisque sur ces évènements qui s’étendent sur 2 ou 3 semaines, entre 5 000 et 9 000 personnes se ruent pour vivre ces expériences de plus en plus sensationnelles.

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