L’enfer d’être parent d’enfant TDAH

Claire Godet, 37 ans, mère de trois enfants TDAH / Gabriel Betaille

L’enfant n’est pas le seul à vivre son trouble. Les parents luttent tout aussi durement pour garantir leur avenir. Entre supporter le TDAH et bien accompagner son enfant, c’est un défi à relever qui n’est pas des plus simples.

Louis, 13 ans, l’ainée de la fratrie atteint de TDAH / Gabriel Betaille

“Après 3 semaines de CP, nous avons dû déscolariser Louis, mon fils aîné âgé de 13 ans. La directrice le considérait comme un “animal”. Elle nous a même appelés pour nous dire qu’il y a une mauvaise éducation chez nous. Tous les jours, il se passait quelque chose. Chaque jour, on arrivait devant l’école, la tête baissée. Il a rapidement été placé dans une école catholique. C’était bien la seule école qui l’a acceptée. Nous sommes allés voir un pédopsychiatre pour comprendre ce qu’il se passait. Durant cette période, j’ai fait un burn-out complet” raconte Claire Godet, mère, elle-même atteint de TDAH. À ses 6 ans, Louis a pu enfin recevoir un diagnostic et commencer à suivre un traitement. “Dès qu’il a débuté la thérapie, ça a été le jour et la nuit pour nous. Et encore, notre situation est la plus simple. De nombreux parents vivent pires que nous.” Ceci est le témoignage de Claire Godet, mère d’une fratrie de 3 enfants

Un luxe que tout le monde n’a pas

Être diagnostiqué et suivi a un prix. De nombreux parents n’ont pas l’argent pour aider leur enfant. Rien que pour Louis, ses parents ont dépensé “environ 3 000 €”. Chaque semaine, les enfants de Claire Godet allaient deux fois chez le psychothérapeute et une fois chez la psychomotricienne. Un total qui revient aux alentours de 500€ par mois. Julie Lamboley-Mialon précise : “Ce sont 400 € pour un diagnostic. C’est énorme pour une mère célibataire. Quand il s’agit d’Alzheimer, tout est remboursé par l’Etat, mais tout est à charge des parents quand il s’agit du TDAH.”

Obtenir des aides de l’Etat relève également de l’impossible. Des aides pour financer un suivi ou un traitement se fait via un dossier MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Les dossiers ne sont pas simples à remplir. Claire Godet ajoute sur son association : “Nous avons un forum de discussion pour les parents d’enfants TDAH. Ils nous demandent tous de les aider pour remplir les documents. C’est vraiment très complexe”.

Accompagner son enfant

Léon sur son vélo, 9 ans, pour cette famille, le sport est important pour évacuer l’énergie dû au TDAH / Gabriel Betaille

Faire face aux conséquences du TDAH est une chose. Éduquer son enfant avec ce trouble en est un autre. De nombreux moyens peuvent être mis en place par les parents. Une fois le dossier MDPH validé, les parents peuvent opter pour un PPS, projet personnalisé de scolarisation. Cela participe à favoriser la meilleure scolarité possible pour un enfant handicapé. L’option supplémentaire est une thérapie avec des rendez-vous réguliers avec des psychothérapeutes et psychomotriciens. La méthode Barkley est une des solutions les plus efficaces. Elle permet d’apprendre aux parents à mieux communiquer avec leur enfant et de mieux comprendre le trouble.

Celles-ci sont les solutions officielles et les plus adaptées. Elles restent soit coûteuses, soit prennent du temps, en plus de n’être pas suffisantes.

La maison parentale ne doit pas être source de stress pour l’enfant TDAH. Appliquer les bons comportements dans le foyer familial est essentiel. Dans cet audio, découvrez l’approche de la famille Godet racontée par Claire Godet.

À 37 ans, cette surveillante au collège de Fronton à Toulouse, s’est engagée dans la lutte contre le TDAH. Cette mère a un “TDAH avec un trouble prédominant de l’inattention”. Elle est la référente en Occitanie, de l’association TDAH pour une égalité des chances. Elle s’est également engagée dans un master en psychologie. Elle y entame un mémoire sur l’inclusion dans le milieu professionnel pour les personnes TDAH.

Gabriel Betaille

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