La charpente du chœur enfin achevée : rétrospection des travaux de Notre-Dame de Paris. 

Le bouquet accroché sur le poinçon de l'abside, symbole de la fin des travaux de la charpente du chœur. (crédit photo : mairie de Paris)

La reconstruction de Notre-Dame concerne trois grands axes : les murs, l’intérieur et la charpente. Ce vendredi 12 janvier, la charpente du chœur a été achevée.  

Un bouquet de fleur déposé en symbole de la fin des travaux de la charpente du chœur (= partie de l’église où se déroulent les cérémonies autour de l’autel). Ce bouquet a été accroché sur le poinçon de l’abside (voir photo). Comme le veut la tradition, c’est le plus jeune des charpentiers, Léonard Laforest, âgé de 18 ans, qui a effectué ce geste symbolique. Un nouveau pas franchi, pratiquement 5 ans après l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris.

Près de 15h de cauchemar en direct 

Tous les Français se souviennent de ces images diffusées en boucle. Le 15 avril 2019, impuissante, la France regarde l’un de ses bâtiments les plus mythique partir en fumée : sa flèche culminant à 93 mètres de haut s’effondre peu avant 20h, ravagé par les flammes. Les deux tiers de la toiture, dont la charpente en bois de chêne sont détruits dont la nef datant du début du 18e siècle et le chevet datant du 17e siècle. Une partie des voûtes est également touchée. Seule bonne nouvelle : la plupart des trésors, comme la Sainte Couronne ou la chemise de Saint Louis, ont pu être sauvés de l’incendie. Au total, 600 pompiers ont œuvré dans la lutte contre l’incendie qui a duré 15 heures. 

De graves manquements aux normes de sécurité

La cause officielle de l’incendie n’est toujours pas connue mais deux hypothèses sont retenues : une cigarette mal éteinte par les ouvriers ou un court-circuit des branchements électriques des cloches à cause du stockage des échafaudage dans les combles. Quoiqu’il en soit, un rapport daté de 2016 alertait déjà sur la quasi-inexistence de systèmes de protection de la toiture contre l’embrasement. Le gouvernement décide de ne pas utiliser ce rapport et le classe « Confidentiel-Défense » car il pourrait contenir des informations susceptibles d’inspirer des incendiaires. De graves manquements aux normes de sécurité qui expliquent en partie ce malheureux évènement

Une course à la montre pour 2024

Dès le lendemain de l’incendie, Emmanuel Macron déclare vouloir reconstruire la Cathédrale « plus belle encore » et donne l’objectif d’une réouverture dans les cinq années qui suivent. La course est désormais lancée, mobilisant plus de 1 000 artisans et 800 millions d’euros. 

  • Avril 2019 – septembre 2021 : Sécurisation du monument. 

Dans un premier temps, l’urgence est de sécuriser les murs qui sont poussés vers l’intérieur en l’absence de toitures. Les décombres sont évacués peu à peu jusqu’au premier contretemps du chantier : la pollution au plomb.

En effet, le 25 juillet 2019 (= 3 mois après l’incendie), le chantier est stoppé. Durant l’incendie, 400 tonnes de plomb ont été libéré et le risque de pollution est pointé du doigt. 6 jours de décontamination sont nécessaires avant la reprise des travaux un mois après son arrêt.

Le Covid en mars 2020 va contraindre le chantier à s’arrêter une seconde fois pendant plus d’un mois. 

Puis, les choses s’accélèrent avec la réouverture du parvis au public (mai 2021 – 1 an et 1 mois après l’incendie), le démontage de l’échafaudage endommagé, les premières restaurations (septembre 2020), l’édifice du nouvel échafaudage (octobre 2020) et la fin du déblaiement des gravas (été 2021). Le 21 septembre 2021, soit 2 ans et 5 mois après l’incendie, le chapitre sécurisation est enfin achevé, place désormais à la reconstruction.

  • Octobre 2021-janvier 2024 : l’avancée de la reconstruction 

La reconstruction débute avec une grande mission de nettoyage de l’édifice durant 7 mois (Octobre 2021 – Avril 2022). En parallèle, le grand orgue entame sa restauration également. Des fouilles archéologiques sont également menées à partir de février 2022 (= 2 ans et 10 mois). Un mois plus tard, un sarcophage datant du XIVe siècle est retrouvé et constitue une découverte majeure pour l’histoire du monument. Toutes les statues, scènes de la vie du Christ, ou autres chapelles sont nettoyées et restaurées. En novembre 2022 (= 3 ans et 7 mois), une première voute est entièrement restaurée. Le mois d’après, quatre cintres en bois sont mis en place, permettant de refermer le trou laissé béant par la flèche en montant la nouvelle voute. En avril 2023(= 4 ans), le tabouret est enfin achevé. Il sert de socle à la flèche de la Cathédrale qui a enfin retrouvé sa place dans le ciel parisien en décembre 2023 (= 4 ans et 8 mois), toujours caché par son échafaudage. Enfin, ce vendredi 12 janvier, 4 ans et 9 mois après le drame, c’est donc la Charpente du chœur qui a été achevé symbolisé par la pose du bouquet sur le poinçon de l’abside.

Notre-Dame verra-t-elle les Jeux Olympiques ?

Si les travaux avancent dans le bon sens et sans forcément de retard, les délais permettront-ils aux touristes présents pour les JO (26 juillet – 11 août) de visiter la Cathédrale ? Aux vues des avancées des travaux, le calendrier devrait être respecté et la réouverture du monument est prévu le 8 décembre 2024 soit 5 ans et 8 mois après l’incendie. Ainsi, la cathédrale ne sera sans doute donc pas visitable durant les Jeux Olympiques. De plus, après sa réouverture, le chantier ne sera pas terminé en intégralité : Il faudra patienter encore 5 à 6 ans pour que le monument soit totalement achevé selon l’Élysée.

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