La malbouffe étudiante, ou quand l’utile détrône l’agréable

Un fast-food de la région toulousaine remplie d'étudiants
McDonalds, Burger King, O’Tacos ou encore divers kebabs, vous avez déjà tous mangé dans ce genre d’enseignes. Les fast-food n’en finissent plus de grandir. Dernier exemple en date avec l’ouverture ce mercredi 10 janvier d’un troisième restaurant de la marque O’Tacos dans le quartier de Compans à Toulouse.

Mais si la restauration rapide arrive tant à grandir, c’est qu’elle a su toucher en plein cœur la jeune clientèle qui s’y rue en masse. Parmi eux, les étudiants, cible prioritaire de ces enseignes. Que ce soit pour des raisons de temps mais aussi économiques, les fast-food sont devenues l’alternative principale à une restauration traditionnelle qui n’attire plus : « C’est bon et puis surtout c’est pas cher. Déjà qu’on n’a pas beaucoup d’argent avec l’inflation, ça nous permet de nous faire plaisir pour pas grand-chose. Le côté sain, on n’y pense pas vraiment. » témoigne Antony, étudiant toulousain de 19 ans. Jade, elle aussi étudiante, voit dans les fast-food un autre bénéfice : « L’avantage, c’est que c’est plus rapide que quand on se fait à manger. J’ai qu’une heure le midi donc j’ai besoin de manger en vitesse. Et le soir, quand je rentre des cours, je n’ai pas forcément l’envie de me préparer quelque chose. Ça permet de remplir ce besoin sans me faire perdre trop de temps et c’est le principal ».

« On sait que ce n’est pas sain, mais c’est de la bouffe pratique »

Un aspect pratique indéniable mais qui n’empêche pas certains étudiants de remettre en cause l’omniprésence de cette manière de consommer : « J’y mange régulièrement. Ça bourre beaucoup en termes de quantité pour pas cher. J’ai envie de dire, même si on sait que ce n’est pas ce qu’il y a de meilleur pour la santé, c’est de la ‘bouffe pratique ». Mais que ce soit au niveau de la santé ou bien du côté environnement, entre l’importation des produits et la surconsommation de viandes, ça engendre de nombreux problèmes » constate Esteban, étudiant à l’IUT de Blagnac.

« Avec une alimentation quotidienne de fast-food, on met sa santé en danger »

Ce problème au niveau sanitaire, il faut s’en inquiéter. Au sein même de la ville rose, ce sont près de 114 000 étudiants directement touchés par des soucis de malnutrition. Selon la diététicienne Céline Lestrade, les conséquences sur le long terme peuvent être désastreuses : « On est sur des aliments transformés, qui ne sont pas sains et avec des apports énergétiques très limités. Avec une alimentation quotidienne de fast-food, on met sa santé en danger dans les semaines à venir. Par contre, si on est raisonnables toute la semaine, se faire un plaisir hebdomadaire n’est pas à proscrire. »

Face à l’inflation et pour prendre soin de son corps, la professionnelle de santé préconise de faire sa cuisine soi-même. Si cette alternative peut s’avérer être quelques euros plus cher, elle permet néanmoins de mieux contrôler les apports nutritifs de ses repas, et ainsi préserver sa santé.

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