« Au quotidien je suis handicapé, sur le terrain je suis un sportif comme les autres »

Le basket fauteuil est le sport préféré des jeunes en situation de handicap à Toulouse. Crédit : CDH31
Être en situation de handicap n’empêche pas de faire du sport. Bien au contraire, pour certains la pratique sportive peut être un moyen de socialiser et de retrouver confiance en soi. Cependant, pour les nouvelles générations, il est parfois compliqué de s’engager dans une discipline par peur du regard des autres.

Inclure les jeunes en situation de handicap dans le sport : c’est la mission que s’est donné le département. Le Comité Départemental du Handisport en Haute-Garonne compte 789 licenciés dont 85 qui ont moins de 18 ans. « Les jeunes, particulièrement, ont besoin de faire du sport », affirme Lucas Sistel, responsable de la commission jeunes au CDH31. « C’est quand même une minorité de nos licenciés mais on essaie d’en capter un maximum pour les accompagner sur leur projet sportif », précise-t-il. Des dizaines de sports différents sont proposés par le comité. « Chaque sport à ses spécificités », ajoute Lucas Sistel. Par exemple, le basket fauteuil ne convient pas à la déficience visuelle, mais les jeunes malvoyants peuvent se tourner vers le GoalBall, qui est adapté à ce handicap. 

Le sport comme médicament 

Isaac à 19 ans. Il y a trois ans, il a eu un accident lors de vacances entre amis. Le jeune garçon saute d’une falaise mais il n’y a pas assez de profondeur dans l’eau. Le verdict tombe : il perd l’usage de ses deux jambes. Aujourd’hui étudiant en psychologie, Isaac se déplace en fauteuil roulant. « Même si cela fait 3 ans que je suis paraplégique, je n’assume pas encore mon handicap »., explique-t-il. En effet, le jeune homme suit ses cours à distance. Si son accident à  « mis sa vie en pause », il n’a pas arrêté sa passion : le basket. Depuis quelques mois, Isaac est inscrit dans un club de basket fauteuil à Toulouse. « Les seules fois où je sors de chez moi, c’est pour aller à l’entraînement », indique-t-il. Exercer une pratique sportive, c’est son médicament. « Au quotidien je suis handicapé, sur le terrain je suis un sportif comme les autres », sourit l’étudiant. 

Lutter contre l’isolement et la sédentarité 

En plus de retrouver une certaine confiance en soi, faire du sport aide les jeunes en situation de handicap à ne pas rester isolés. « Ça leur fait du bien de se retrouver avec des personnes qui les comprennent et qui sont comme eux », explique Lucas Sistel. « Cela va également augmenter ou favoriser leur autonomie », rajoute-t-il. Le sport est donc vecteur de santé et de lien social. Isaac confirme : « Le fait de faire un sport d’équipe tel que le basket m’a permis de voir du monde et mes coéquipiers sont devenus mes amis ». 

Améliorer l’accès 

La Haute-Garonne compte 52 clubs de handisports pour la saison 2022/2023. Malgré le grand nombre de structures, un autre problème fait surface : l’accès. « J’habite à quelques minutes de mon club de basket fauteuil, je m’estime chanceux de pouvoir y aller sans prendre la voiture ou les transports », raconte Isaac. « Cependant, on a pas tous cette chance, certains jeunes habitent trop loin et ne peuvent donc pas s’inscrire », précise-t-il. En effet, la plupart des clubs sont concentrés à Toulouse.  

De nombreux sportifs paralympiques 

Certains ont décidé de faire de leur handicap une force en allant jusqu’aux Jeux Paralympiques. C’est le cas de Ugo Didier, 21 ans, nageur handisport. Né avec des pieds bots et une atrophie des membres inférieurs, le jeune homme est passé par le Comité Départemental du Handisport en Haute-Garonne. Quatre fois médaillé d’argent aux championnats du monde, il vise aujourd’hui les Jeux Paralympiques de Paris en 2024.

« On accompagne les jeunes et parfois on les pousse à atteindre le haut niveau », indique Lucas Sistel, responsable de la commission jeune au CDH31. De quoi mettre des étoiles dans les yeux d’Isaac : « Je rêve de pouvoir vivre et assumer mon handicap comme Ugo le fait ». 

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