Réforme des retraites : une mobilisation qui coûte cher aux grévistes 

Un troisième round un peu moins suivi que les deux précédents selon la préfecture. Crédits - Agathe Albouy
Ce matin a eu lieu l’acte 3 de la mobilisation contre la reforme des retraites à Toulouse. Les syndicats attendaient le même nombre de manifestants que la semaine dernière. En fin de matinée, la CGT recensait 80 000 marcheurs, soit exactement le même chiffre que celui déterminé mardi dernier. Pourtant, à chaque mobilisation, le salaire des grévistes est toujours un peu plus amputé et le manque à gagner commence à se faire ressentir. Nous sommes partis à leur rencontre.

Certains salariés commencent à se poser la question de savoir quel sacrifice financier cette grève pourrait représenter pour eux. En effet, chaque journée de mobilisation représente une journée de salaire en moins pour les grévistes et pour la plupart d’entre eux ça n’est pas négligeable « C’est la dernière fois que je me permets de rater une journée de travail. Je serai présent samedi et j’espère que les prochaines manif’ auront lieu le week-end » prévoit Jerôme, agent de maitrise chez UMC bâtiment.  « En moyenne je perds 100 euros par jour, c’est juste énorme mais c’était mon choix jusqu’à maintenant » conclu-t-il. 

Déterminés malgré les pertes 

Les conséquences financières varient évidemment d’un statut à l’autre. De son côté, Erwann, informaticien chez Capgemini perd près de 160 euros à la journée, pourtant le salarié ne faiblit pas : « Le gouvernement s’efforce de minimiser le mécontentement mais il faut continuer ! » s’exclame-t-il pancarte à la main. 

Pour pouvoir continuer de manifester, Béatrice, membre du collectif féministe toulousain et femme de ménage dans le secteur d’Aucamville à choisi de prendre uniquement sa matinée. « À chaque fois que je manifeste je prends juste ma demi-journée, ça me permet de diviser mes pertes. » assure la cinquantenaire. « Je préfère ne pas penser à l’argent que j’aurais pu gagner pendant ces 3 jours de grèves, je sais pourquoi je suis là et ça ne m’arrêtera pas. » clame Béatrice. 

L’action intersyndicale 

Conscients du prix à payer pour faire grève en période de forte inflation, et du risque de voir le mouvement s’inscrire dans la durée, les syndicats tentent d’en réduire l’impact sur les finances des personnes mobilisées, même si les fameuses caisses de grève ne couvrent qu’une petite partie des couts. « Ça change presque rien pour nous. On touche l’équivalent de 7,70 euros par journée de grève. » remarque l’un des syndiqués CFDT.  « Il ne faut pas rêver, les fonds sont alimentés par les cotisations annuelles de chaque adhérent » intervient un second adhérent. 

Aussi, l’intersyndicale s’est jusqu’à présent efforcée d’espacer les jours de grève pour ne pas décourager la participation.  Elle a notamment annoncé une nouvelle journée de grève samedi 11 février dans l’espoir de permettre a davantage de personnes de manifester sans renoncer à une journée de salaire. Malgré les efforts fournis par les différents syndicats très unis jusqu’ici, le nombre de grévistes, notamment à la SNCF, chez EDF et parmi les enseignants, étaient en baisse à la mi-journée par rapport à la précédente journée d’action.

À Toulouse, la police a comptabilisé entre 23 000 et 25 000 manifestants ce mardi contre 34 000 estimés la semaine dernière. 

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