“Un gamin qui a vécu une escalade dans la délinquance”

Abdel a été entendu en comparution immédiate ce mercredi. Crédit : Laura Dubois
Appelé par un anonyme, les forces de l’ordre ont trouvé ce mardi, à Toulouse, plus d’un kilo de drogue dans un appartement. Du cannabis, de la cocaïne, de l’argent, mais aussi deux pistolets 9mm et un revolver. Le propriétaire ? Un jeune homme de 22 ans.

Je n’avais pas le choix, ma vie est en danger”, déclare Abdel*, dans le box des accusés lors de sa comparution immédiate, les larmes aux yeux. Le 30 janvier, les policiers sont appelés à Toulouse par un anonyme car cela sent la drogue dans l’immeuble. À leur arrivée, ils croisent un homme dans le couloir. Celui-ci donne son identité mais devient pâle lors de la perquisition de son appartement. À l’intérieur, 1,5 kg de cannabis et de cocaïne. Dans le tiroir de la table de chevet, deux pistolets 9mm chargés et un revolver. Sur le jeune homme, les forces de l’ordre retrouvent également de la drogue. Lors du relevé de son identité, les policiers se rendent compte qu’il a mentionné la mauvaise identité (celle de son frère) et qu’il est fiché. Abdel est placé en garde à vue. 

Dette à rembourser 

Durant l’audition, la juge retrace l’histoire d’Abdel. Le jeune homme de 22 ans a déjà un casier judiciaire, avec des vols et des actes de violence, mais pas d’histoire de drogue jusqu’ici. Scolarisé jusqu’en seconde, il a enchaîné les petits boulots. Aujourd’hui en couple, il attend son premier enfant. Cependant, la part sombre de sa vie l’a conduit au tribunal. “J’ai une dette de 20 000 € donc je n’ai pas eu le choix de tomber dans la drogue”, explique Abdel. Pris dans un trafic de drogue, il s’occupait de stocker la marchandise et de la faire passer. Lors de la lecture des SMS de son téléphone on retrouve plusieurs numéros qui lui donnent des ordres. “Ils sont plusieurs”, rajoute-t-il. 

Pris dans un engrenage 

La juge interpelle Abdel : “Nous devons comprendre, dites-nous pourquoi vous faites ça ?”. “J’aimerais vous en dire plus, mais honnêtement j’ai peur des représailles, qu’il fassent du mal à ma famille”, répond-t-il la voix tremblante. Le jeune homme enchaîne les séjours en prison depuis 2018. L’année dernière, il s’est évadé du quartier de semi-liberté de la maison d’arrêt de Seysses. Son objectif : rejoindre son frère qui avait été blessé lors d’un règlement de compte. “C’est un gamin qui a vécu une escalade dans la délinquance”, s’indigne la procureure. Abdel se met à pleurer et exprime ses regrets. Malgré plusieurs demandes de la part de la juge, il ne donne pas le nom de ses commanditaires, semblant terrorisé. 

À la fin de l’audition, Abdel est déclaré coupable des faits reprochés. Il écope d’une peine de 12 mois de prison pour détention de stupéfiants, 2 mois pour avoir donné une fausse identité aux policiers lors de l’arrestation et de 4 mois de prison pour son évasion. Il écope donc de 18 mois de prison ferme.

*Prénom modifié

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