Une réforme des retraites sexiste

Elisabeh Borne, première ministre. Crédit Photo : Creative commons
La Première ministre Elisabeth Borne a confirmé que l'âge de départ à la retraite resterait fixé à 64 ans. Ces deux ans de travail en plus défendus par le gouvernement ne sont "plus négociables". Un changement qui accentuerait les inégalités sexistes.

Après la grande mobilisation de la semaine dernière, le projet de loi sur la réforme des retraites sera examiné à l’Assemblée nationale le 6 février prochain. Les mobilisations sociales continuent, mardi 31 janvier marque une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme. Cependant, la Première ministre Elisabeth Borne s’est montrée intransigeante au micro de FranceInfo.

« Non ça n’est plus négociable« . Elisabeth Borne, interrogée sur l’âge de départ à la retraite, reste campée sur les positions du gouvernement, la retraite sera bien rehaussée à 64 ans dans le projet de loi proposé à l’Assemblée. Un fait qui semble désavantager les femmes.

Une réforme sexiste ?

Le gouvernement présente son projet de loi comme « une réforme de justice«  qui va permettre de rééquilibrer les écarts actuels avec la fin des régimes spéciaux par exemple. Mais il reste un point inégalitaire, celui qui désavantage les femmes : l’allongement de leur durée de cotisation par rapport à celle des hommes.

Pour rappel, le report de l’âge de la retraite et l’allongement de la durée de cotisations à 43 annuités, s’appliquent aux hommes ainsi qu’aux femmes.

Seulement ces dernières vont être plus impactées en raison de leur carrière moins linéaire (congés maternités, emplois a temps partiel, salaires plus bas). Le recul progressif de l’âge du départ à la retraite aura pour conséquence des inégalités notoires selon les générations et les sexes.

En moyenne, avec la réforme, pour la génération de 1966, les femmes devront travailler 6 mois de plus contre 5 mois pour les hommes. L’écart se grandit puisque pour la génération de 1980, les femmes devront effectuer 8 mois de travail en plus, contrairement aux hommes qui n’effectueront plus que quatre mois de travail supplémentaire.

Pas pour le gouvernement

Un fait que réfute la Première ministre bien que la propre étude d’impact du projet de loi du gouvernement le montre. « J’ai entendu beaucoup d’inexactitudes. Cette réforme, elle protège les femmes, notamment celles qui ont des carrières interrompues, en ne décalant pas l’âge où vous pouvez partir sans décote, quel que soit le nombre de trimestres« , a persisté Elisabteth Borne.

La Première ministre reste plus souple quant à la question de l’utilisation des trimestres de maternité et d’éducation pour les femmes qui ont eu des enfants. Elle met en avant la revalorisation de la pension minimum dans le débat. Pour elle, « Les deux tiers des retraités qui vont bénéficier d’une revalorisation, ce sont des femmes. Les deux tiers des retraités qui, demain, partiront avec 100 euros de plus par mois, ce sont des femmes« .

Ce lundi 30 janvier, les députés doivent se pencher une première fois sur le texte de la réforme des retraites, avant la nouvelle mobilisation de ce mardi 31 janvier. Alors que la séance publique d’examen du projet se tiendra à partir du 6 février.

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