Manifestation des retraites : Tisséo sur le pied de guerre

Sur les trois dépôts de bus de l'agglomération toulousaine, les syndiqués appellent encore à la mobilisation avant de rejoindre le cortège. Crédit : Gwendal Thoraval
Les syndicats de l'agence Tisséo ont manifesté ce matin à Colomiers, près de Toulouse. Des piquets de grève sur les trois dépôts de bus de la Ville rose se sont formés vers 8h ce matin.

À Colomiers, chemin des Ramassiers, c’est une vingtaine de syndiqués qui se sont rassemblés sur les coups de 8h, ce jeudi 19 février. Autour d’un feu sauvage, les grévistes filtrent l’entrée et la sortie des bus mais effectuent aussi les dernières distributions de tracts pour mobiliser ses troupes.

« Les retraités d’aujourd’hui sont les sdf de demain »

Les inquiétudes sont nombreuses pour les syndiqués de la Fédération nationale des conducteurs routiers (FNCR). En ligne de mire, le report de l’âge légal à la retraite de 62 à 64 ans, la fin des régimes spéciaux mais aussi et surtout la pénibilité au travail. Robert, 58 ans, et ses 43 ans d’expérience, pense surtout aux jeunes : « Nous à la limite ce n’est pas grave, on a fait nos trimestres et nos services mais pour les jeunes et ceux qui arrivent, ça va être très compliqué, ils n’auront pas de retraite. »

L’autre gros sujet de leurs revendications, c’est la suppression concernant la pénibilité. Franck est représentant syndical FNCR, pour lui, la profession mérite d’être mieux considérée : « On travaille tout le temps en roulement, on fait des horaires qui changent souvent et parfois on enchaîne les nuits. » Ajoutez à cela la relation avec les clients de plus en plus conflictuelle, certains agents ne comprennent pas cette décision.

Un trafic au ralenti

Première cause : 50% des travailleurs Tisséo se sont mis en grève ce jeudi. Une mobilisation historique qui s’est organisée dès l’annonce de cette nouvelle réforme et jusqu’à la fin aujourd’hui devant le dépôt. Une mobilisation réussie mais qui ne compte pas s’arrêter là. « On est peut-être à l’aube de quelque chose d’historique, une prise de conscience collective », assure Matthieu manifestant. Le rassemblement compte bien s’étendre sur plusieurs jours, mais aussi faire venir de nouvelles forces vives.

Et si certaines lignes de bus sont pénalisées par le manque de chauffeurs, le trafic en ville est surtout suspendu par le cortège de manifestants, soit environ 50 000 personnes selon la CGT. Et s’il n’y a pas eu de rassemblement devant les dépôts de tram, les lignes T1 et T2 ont quand même été impactées avec des tramways toutes les 13 minutes depuis Palais de Justice et 20 minutes d’attente pour ceux partant de MEET.

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