Retraites : chez les jeunes, l’intérêt est mitigé

Les étudiants de l'université Capitole ont répondu à nos questions. Crédit: Edouard Bertrand
Annoncée depuis plusieurs semaines, la manifestation contre la nouvelle réforme des retraites aura lieu demain. On est allé devant l'université du Capitole pour récolter l'avis des jeunes. Des avis et un intérêt qui divergent.

Si l’intérêt national pour cette mobilisation est certain, les jeunes semblent un peu plus frileux face à l’initiative. La dizaine d’étudiants qui nous ont répondu, ont évoqué plusieurs problèmes.

Une date qui empiète sur les emplois du temps …

L’un des principaux blocages que rencontre les jeunes, c’est le choix de la journée. Le jeudi, la plupart sont en cours, doivent réviser, ou travaillent. Marjorie a 27 ans et détaille le problème : « J’aimerai bien y aller, mais demain j’ai cours et je ne peux pas les manquer. Mais sinon, j’y serai allée, je m’oppose fermement à cette réforme, même si je serai concernée dans longtemps, c’est mon avenir qui se joue ici ». Un problème que près de la moitié des étudiants interrogés ont évoqué.

Pour certains le problème vient également d’un manque de temps et d’intérêt pour la politique et les problèmes sociaux. Avec les études et leurs loisirs, les jeunes n’ont plus le temps de réellement s’intéresser à tous ces domaines. « Si on avait le temps, bien sûr, on s’y intéresserait beaucoup plus, mais on a tendance à laisser tout cela de côté pour profiter un peu. À côté des études qui nous prennent beaucoup de temps, on essaye surtout de profiter. Peut-être que ça changera dans quelques années » analyse Marie, 24 ans et étudiante en droit.

… mais qui n’empêchera pas certains de se mobiliser

Certains étudiants seront absents sur les listes d’appel demain. Car si une majorité rechigne à se déplacer, une partie des interrogés est bien décidée à manifester aux côtés des syndicats et des grévistes. Un cas de figure qui s’applique à Sara, 18 ans et étudiante en droit également : « Je trouve ça super important, c’est notre avenir qui est en jeu et même celui de mes parents qui n’ont même pas encore 45 ans. Alors j’ai décidé d’aller dans la rue et protester. Je vais louper quelques cours mais ce n’est pas grave, ça se rattrape, alors que si la réforme passe, on aura plus de mal à rattraper le coup ».

Sur l’ensemble des étudiants interrogés, une tendance ressort. Les jeunes qui sont engagés, que ce soit politiquement (militantisme, syndicalisme …) où associativement (bénévolat) se sentent plus concernés par ces mouvements sociaux. Un constat qui se vérifie au fil des interviews.

Dans tous les cas, ces manifestations accueilleront une grande partie de jeunes étudiants et travailleurs, désireux de protéger leur avenir de cette réforme qu’ils considèrent comme dangereuse.

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