Ce qui change pour la santé sexuelle des jeunes en 2023

Trois mesures phares entrent en rigueur en 2023 pour la LFSS. Crédit photo : Reproductive Health Supplies Coalition // Unsplash
Depuis le 1er janvier 2023, plusieurs mesures entrent en vigueur pour la santé et la protection sociale. Concernant en particulier la santé sexuelle des jeunes, ces derniers ne semblent pas assez renseignés.

Tests dépistage, préservatifs, pilules du lendemain, l’accès à la protection et à la prévention se simplifie depuis le début de l’année. Les annonces d’Emmanuel Macron, le 8 décembre dernier, et la publication de la Loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) promettaient de nouvelles mesures. Mais deux semaines après leur lancement, la communication envers les jeunes semble peiner. Les officines sont les premières concernées par ces changements. Depuis le début de l’année, deux mesures fortes ont pris place. 

Les préservatifs gratuits pour les – de 26 ans

C’est officiel, les préservatifs sont les tout derniers inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables pris en charge par l’assurance maladie depuis le 1er janvier 2023. Maintenant, les « condoms » sont délivrés gratuitement pour les moins de 26 ans. Une grande nouvelle pour les jeunes, qui pourront, sous présentation de la carte vitale, se procurer une boîte par dispensation (à chaque visite chez le pharmacien). Les mineurs, eux, n’auront besoin que d’une déclaration sur l’honneur justifiant leur âge et l’assurance qui les couvre. Le secret de la facturation pourra notamment être demandé. 

Cette première réforme est, certainement, la seule à avoir fait du bruit. Éric, travaillant à la Pharmacie Matabiau dans le centre de Toulouse, a vu beaucoup de jeunes profiter de cette nouvelle mesure. « Dès le 2 janvier, on a pu fournir en préservatifs beaucoup de jeunes. C’est une très bonne mesure qui aurait dû être mise en place il y a longtemps », assure-t-il. 

Bien que ce dispositif soit révolutionnaire, elle ne concerne pas tous les contraceptifs. Restent payants les préservatifs féminins, les anneaux vaginaux et certaines pilules. 

La pilule du lendemain remboursée sans prescription pour toutes les femmes 

Jusqu’alors réservé aux jeunes femmes mineures, le dispositif s’élargit. L’article 32 de la loi de financement de la sécurité sociale précise que désormais les femmes, sans limite d’âge, peuvent bénéficier d’un remboursement total de la contraception d’urgence hormonale sans ordonnance. Rien ne change pour les mineures, la délivrance peut toujours être anonyme.

Une réforme qui, elle, ne semble pas avoir été entendue. « On n’a même pas eu de demandes de renseignements, c’est comme si l’information n’était pas passée », précise le pharmacien du centre de la ville rose. Et les jeunes en témoignent : Inès, étudiante de 21 ans, parle d’un manque de communication. « J’ai entendu que les préservatifs étaient remboursés, mais je n’ai rien vu sur la pilule du lendemain. C’est une super mesure pour les femmes, mais si on ne nous prévient pas, je ne vois pas l’intérêt… », soupire-t-elle.

Le dépistage des IST bientôt remboursé

Une première mesure avait pris place le 1er janvier 2022. Depuis, le test du VIH en laboratoire de biologie médicale est remboursé sans ordonnance et sans avance de frais. En 2023, le Sécurité Sociale prévoit d’élargir ce dispositif à d’autres IST. Cependant, aucune nouvelle n’est encore parue. Un arrêté devrait préciser les infections concernées pour ces dépistages remboursables sans prescription. Pour le laboratoire BioLab Avenir à Esquirol, c’est le flou total. « C’était prévu pour début 2023. On nous a parlé d’un panel complet des IST, mais on n’a pas plus d’informations. Les jeunes ne demandent pas de renseignement. Ils viennent encore avec des ordonnances pour se faire dépister du VIH alors que ce n’est plus obligatoire. » explique Angélique, laborantine du centre-ville. 

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