C’est l’évènement de ce début de mois de janvier pour les Français, l’épiphanie. L’occasion de manger une galette des rois en famille ou entre amis. Mais cette année le prix d’une galette augmente à l’image de l’inflation généralisée en France.
Marina Ben Mohamed la gérante de la pâtisserie Bakery Corner a décidé de ne pas répercuter l’inflation sur ses prix de vente. Elle a baissé sa marge afin que les clients ne ressentent rien. Certains fournisseurs gèlent les prix. Le coût du sucre lui, ne varie pas. Pour un kilo, la gérante paie 1,29 euro. Le beurre et la farine sont les produits qui ont le plus augmenté. Le beurre doux est à 7,39 euros le kilo pour Marina contre 10,92 euros le kilo pour le beurre de tourage (produit qui sert à fabriquer la pâte feuilletée des galettes). La pâte d’amande elle, aurait déjà atteint les 14 euros au kilo. Aujourd’hui la gérante l’achète pour 6,85 euros le kilo. « En ce qui concerne les oeufs, on a de la chance, on s’approvisionne par le biais d’une productrice qui nous fait l’oeuf à 29 centimes l’unité ». Un léger soulagement pour la gérante qui peut encore se permettre de baisser sa marge sur le produit afin de ne pas impacter le client.
En revanche, même si les prix des produits n’ont pas augmenté suite à l’inflation cela ne saurait tarder. Le coût de l’électricité est devenu conséquent. Un fait qui pourrait marquer une augmentation des prix de vente. « On a pas tant subit l’inflation, en tous cas pas de manière assez significative pour justifier une hausse des tarifs. En revanche, on pourra être amenés à les revoir si notre facture d’électricité devient salée », explique Marina.
Le coup de pouce de l’Etat
Afin de venir en aide aux boulangers, l’Etat a décidé de mettre en place certaines aides. La hausse du prix du gaz sera limité à 15% à partir du 1er février, le bouclier tarifaire pour l’électricité sera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2023. Une aide destinée uniquement aux TPE (toute petite entreprise) ayant un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros.
Pour les entreprises ne pouvant pas bénéficier du bouclier tarifaire, l’amortisseur électricité pourrait s’appliquer. Cela signifie que l’état prendra en charge une partie de la facture d’électricité à partir du moment où le prix dépasse un certain niveau. Cette mesure sera appliquée directement par les fournisseurs d’énergie. Cette aide est destinée aux boulangeries ayant moins de 250 salariés avec un compteur électrique d’une puissance superieure à 36 kVA.
Les amènagements de paiement
Le guichet d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz est également de la partie. Cette aide se chiffre à un montant proportionné à la hausse des factures. Elle permet aussi de réduire les délais de paiement.
Toutes les entreprises peuvent bénéficier de la baisse de fiscalité sur l’électricité (TICFE) à son minimum légal européen. Le mécanisme d’ARENH qui permet d’obtenir une part importante de l’électricité à prix fixe de 42 euros/MWh. Certaines boulangeries pourront également demander « le report du paiement de leur impôts et cotisations sociales » selon la première ministre Elisabeth Borne. Ceci ne s’applique pas à la TVA ni aux taxes annexes et reversements de prélèvements à la source. Les entreprises peuvent aussi demander un délai de paiement sur les cotisations sociales à l’URSAFF. Les boulangeries qui ont vu leurs contrats d’énergie exploser pourront aussi résilier leurs abonnements sans frais pour en renégocier un. De plus certaines boulangeries pourront voir leurs factures être étalées sur plusieurs mois. Il y a une semaine, les membres du Rassemblement national ont attaqués le président par le biais d’une « lettre au boulangers » publiée sur les réseaux sociaux. Cette dernière dénonçait l’inaction du gouvernement face à la détresse de ce secteur d’activité.