Auto-écoles saturées : deux à quatre mois d’attentes pour passer le permis en ce début d’année

Depuis la mise en place de la plateforme Rdv Permis, il faut attendre parfois jusqu'à 4 mois pour pouvoir passer l'examen. Crédit : Gwendal Thoraval
Depuis l’instauration de la nouvelle plateforme "Rdv Permis", il faut prévoir 2 à 4 mois d’attente pour passer l’examen du permis de conduire. Résultat : une file d'attente qui s'agrandît pour les élèves et des cours en ligne qui se démocratisent. Alors pourquoi est-ce si compliqué de pouvoir passer son permis ?

Dans certaines auto-écoles du centre-ville de Toulouse, il faut déjà attendre 2 à 3 mois entre le moment où un élève décroche son code et les premières heures de conduite avec un moniteur. Désormais, il faut également patienter plus de 3 mois pour décrocher un créneau pour passer son permis de conduire. Et si le système “Rdv Permis” pour « placer des élèves » va se démocratiser sur tout le territoire, il y aura quand même moins de place disponible et les délais seront plus importants pour décrocher les précieuses places d’examens.

Des élèves pénalisés et des auto-écoles dans l’embarras 

Dans l’auto-école Feeling Conduite de Blagnac, Guillaume Galan, responsable pédagogique, affirme “qu’il y a plus de pression pour les élèves.”  Et pour cause, avec moins de créneaux, les élèves n’ont pas le droit à l’erreur. Antoine a échoué lors de son premier examen. Résultat des courses, il doit décaler d’autres élèves, attendre deux mois et payer de nouvelles heures de conduite pour ne pas perdre la main. C’est aussi un casse-tête pour les auto-écoles puisque dorénavant, ces dernières doivent adapter leurs plannings et faire preuve de davantage de démagogie pour expliquer aux élèves s’ils doivent reprendre des heures de conduite. 

Pour les gérants d’auto-écoles, le nouveau système pose aussi problème puisque les responsables doivent constamment être en veille pour réserver les places disponibles qui arrivent au compte-goutte : “C’est important mais on ne peut pas toujours être sur le site puisque l’on doit faire tourner l’auto-école”, confesse Guillaume Galan. Ils doivent par exemple prévoir 1 mois à l’avance le jour de l’examen pour ensuite aviser avec l’élève afin qu’il soit prêt pour le jour-J. 

Quelles solutions sont possibles ?

Avec cette uberisation du permis de conduire, les auto-écoles de quartier ont du mal à renouveler leur clientèle : « Déjà pour le code on a perdu pas mal de monde avec les sites en ligne. Le problème c’est que certains paient le code plusieurs fois avant de l’obtenir, donc ce ne sont pas des formations très fiables”, et aujourd’hui le problème s’agrandit avec les auto-écoles en ligne. La plateforme Stych propose de passer le code, faire ses heures de conduite avec les moniteurs disponibles puis de passer l’examen du permis de conduire. Le temps d’attente est alors beaucoup moins long. Pour Edouard qui utilise l’application, le délai pour passer l’examen est de deux semaines. 

Et si pour les élèves c’est une solution de facilité et de gain de temps, pour les auto-écoles la solution se trouve autre part. Et parmi ces solutions, les responsables d’agences pensent au contrôle continu : “On pourrait faire 50/50 avec les inspecteurs. La première moitié des heures avec un moniteur et un examen blanc puis l’autre moitié avec des inspecteurs”, propose Guillaume Galan. Mais cela soulève un autre problème : le nombre d’inspecteurs. Le responsable pédagogique de Feeling Conduite nous éclaire : “Il faudrait plus d’inspecteurs mais le problème c’est la formation. Pour être inspecteurs il faut un an de formation à Paris puis ensuite attendre pour être muté dans l’hexagone. » Il ajoute ensuite que même avec 200 inspecteurs par an, cela ne suffirait pas pour débloquer des places sur “Rdv Permis”.

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