Le procès du 13 Novembre 2015 reprend après deux semaines d’arrêt

L'audience est suspendue pour délibérer sur la question du rejet des dernières preuves.

Le procès des attentats du 13-Novembre a repris à 12h30. Deux des accusés ont été positifs au Covid-19. Les prévenus sont notamment interrogés sur leur radicalisation. Aujourd’hui, mardi 25 janvier, Muhammad Usman est entendu.

Ce mardi 25 janvier 2022, le procès du 13-Novembre reprend au palais de justice de Paris. Le principal suspect, Salah Abdeslam, a été testé positif le lundi 27 décembre 2021. Puis un autre prévenu, Ali El Haddad, a également été testé positif il y a une semaine. Le président de la cour d’assises spéciale, Jean-Louis Périès, a changé le programme : Salah Abdeslam devrait être interrogé les 9 et 10 février prochains.

Un programme bien chargé

La radicalisation, le retour en Syrie des prévenus et les zones d’ombre du procès seront évoqués cette semaine. Le premier à être entendu est Muhammad Usman, un Pakistanais accusé d’avoir été recruté pour être l’un des commandos des attentats. Cependant, son trajet vers la France a subi des imprévus. Il est entendu aujourd’hui pour son voyage du Pakistan à la Syrie.

Le second prévenu appelé à la barre, Mohamed Bakkali, est soupçonné d’être l’un des logisticiens des attentats. Le Belgo-Marocain ne s’est pas rendu en Syrie, mais aurait tenu un rôle très actif dans les attentats depuis la Belgique.

Vendredi 27 janvier, ce sera au tour de Mohammed Amri d’être entendu. L’ami des frères Abdeslam aurait joué un rôle essentiel dans la préparation des attaques et serait allé chercher le principal suspect à Paris le lendemain des attentats.

Une contestation en début d’audience

Sur son compte Twitter, Catherine Fournier, journaliste pour France Info, indique : « Avant de débuter l’interrogatoire de Muhammad Usman, Me Huylebrouck conteste la recevabilité de six pièces versées par le Pnat [NDLR : Parquet National Antiterroriste] au sujet de son client depuis le début du procès, dont trois « preuves de guerre » obtenues par le biais du renseignement. »

Parmi ces pièces, l’une d’entre elles est une vidéo « faisant apparaître une personne lui ressemblant (en Syrie), découverte le 29 février 2016, et 2 rapports rédigés par un OPJ [NDLR : Officier de Police Judiciaire] de la DGSI [NDLR : Direction Générale de la Sécurité Intérieure] (datant de 2021) », précise l’avocat de Muhammad Usman. La valeur de cette vidéo pourrait être cruciale : l’accusé conteste avoir combattu en Syrie.

Guillaume Auda, grand reporter pour France 5 annonce lui sur Twitter : « En clair, pour résumer le point technique soulevé par Me Huylebrouck, la production de « preuves de guerre » sans garantie de traçabilité, sur leurs conditions de recueil, est en décalage avec les règles de la procédure pénale française. »

Une avocate des parties civiles ainsi que plusieurs de ses consœurs ont manifesté leur soutien avec la défense : « Nous souhaitons un procès équitable« . Elles demandent le rejet des pièces d’instructions versées par le Pnat. Un débat s’est donc lancé entre les différents avocats des parties civiles et des avocats à la défense. L’audience est suspendue à 14h45 le temps que la cour d’assises délibère sur la question.

Auteur / autrice

Vos dernières actualités