Il est celui qui a inspiré le célèbre film « Rasta Rockett ». Chris Stokes, actuel président de la fédération jamaïcaine de bobsleigh, faisait partie de la première équipe qualifiée aux Jeux olympiques de Calgary en 1988. Dans quelques jours, il s’envolera aux JO de Pékin… En tant que compétiteur. Il s’exprime en exclusivité pour le 24 heures.
« Balence man, cadence man, trace la glace, c’est le cool Rasta. » Ils sont de retour. Après avoir marqué le monde entier à Calgary en 1988, la Jamaïque sera de nouveau présente, et en nombre, à Pékin. Si cette nation a, par la suite, été représentée durant d’autres éditions, c’est la première fois depuis 1998 qu’elle alignera un équipage dans l’épreuve reine : le bob à quatre. En plus de ce retour historique, la fédération est également parvenue à qualifier un monobob féminin et un bob à deux.
BREAKING:
— Team Jamaica (@TeamJA876) January 17, 2022
JAMAICA, WE HAVE A BOBSLED TEAM HEADING TO BEIJING! 📣
It will be fire on ice as #TeamJamaica 🇯🇲 secured their spot at the 2022 Beijing #WinterOlympics. This will be the 1st time JAM has qualified in 3 Olympic bobsled events: four-man, two-man and women’s monobob pic.twitter.com/hRd5h7lDlG
Bien qu’il soit aujourd’hui le président de la fédération, Chris Stokes fait aussi partie de l’équipage à quatre qui concourra en Chine au début du mois de février. Objectifs, motivation et attentes : le Jamaïcain de 58 ans se livre à plus d’une semaine des Jeux Olympiques.
- Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris la qualification de trois de vos équipes pour les JO 2022 ?
Ce que je peux vous dire, c’est que nous étions très, très, très content. Du moins, j’étais très content. Nous avons commencé la saison avec l’intention de qualifier quatre équipes aux JO. Nous étions très ambitieux. Mais quand tu qualifies trois équipes et que tu as réalisé un véritable exploit, c’est vraiment un sentiment incroyable. On aurait pu qualifier une quatrième équipe puisque l’on était à égalité avec une pilote française. Finalement, c’est elle qui a obtenu la dernière place qualificative. C’est une fantastique jeune concurrente. Nous lui souhaitons du positif. Nous enverrons donc finalement trois équipages aux JO et c’est vraiment très excitant.
- Comment la Jamaïque a réagi à ces qualifications ?
La nation toute entière a été très heureuse que l’on se qualifie. Cela a été très largement couvert par la presse jamaïcaine. Le pays a vraiment été ravi. Que ce soit pour la communauté sportive, pour la population ou encore pour le gouvernement, cela a été une fantastique nouvelle pour tout le monde.
- Qu’est-ce que vous attendez de ces Jeux olympiques ? Quels sont vos objectifs ?
Au départ, nous avions trois objectifs différents. Nous voulions qualifié plusieurs équipages. Ceci est chose faite. Ensuite, nous voulons terminé entre le top 10 et le top 15 dans toutes les courses auquel nous participerons aux JO. Enfin, la chose la plus importante que nous voulons, c’est de mettre cette expérience olympique au profit des prochaines générations d’athlètes, afin qu’elles soient en mesure de jouer les premières places et d’obtenir des médailles.
- Depuis 34 ans, vous vous êtes qualifiés à différentes éditions des Jeux olympiques. Qu’est-ce qui est différent cette fois-ci ?
Nous y étions en 1988, 1992, 1994, 1998, 2002, 2014 et 2018. Nous avons donc déjà été qualifié pour plein de courses. Ce qui est différent cette année, c’est que notre équipage de bob à quatre est qualifié pour la première fois depuis 24 ans. Cette épreuve est la plus reconnue des Jeux olympiques dans notre sport. C’est aussi celle où nous avons réalisé les meilleures performances de notre histoire : quatorzième à Lillehammer, en Norvège, en 1994. Le film Rasta Rockett a été réalisé sur notre équipage à quatre. Cet événement fait partie de notre culture. C’est donc un plaisir immense de pouvoir revoir la Jamaïque représentée.
- Pendant toutes ces années où vous ne participiez pas à l’épreuve de bob à quatre, avez-vous toujours continué à croire que vous pourriez y retourner un jour ?
Cela a toujours été notre volonté. Mais nous pratiquons un sport très difficile, où il n’est pas simple de se qualifier. Nous n’avons jamais perdu espoir et nous avons atteint notre objectif en 2022, c’est vraiment génial.
- Êtes-vous conscient que le monde entier vous suivra de près pendant les Jeux olympiques ?
Absolument. Nous avons déjà une couverture médiatique sur tout le globe à propos de notre qualification. Des articles dans les journaux, sur le web, des émissions de radio et de télévision parlent de nous en ce moment. Nous en sommes pleinement conscient.
C’est une responsabilité pour nous. Nous avons un sentiment de devoir pour notre pays, mais également pour le monde entier.
- Enfin, le film Rasta Rockett, qui raconte votre vécu aux JO de Calgary en 1988, a marqué toute une génération dans le monde et en France. Ce dernier nous a-t-il fidèlement présenté l’équipe que vous aviez à l’époque ?
Rasta Rockett n’est pas un documentaire à proprement parlé. Il raconte l’histoire de notre équipe. Selon moi, il l’a parfaitement fait. Quand tu regardes le film, tu connais nos galères, ce que l’on a dû endurer, mais également le fabuleux groupe que l’on a créé et l’esprit de camaraderie qui en a découlé. Tu sors de ce film avec une idée très claire de ce nous avons vécu, sans pour autant que ce soit un documentaire extrêmement fact-checké.