Qui est Roberta Metsola, la nouvelle présidente du Parlement européen ?

Roberta Metsola a été élue présidente du Parlement européen.

La conservatrice maltaise Roberta Metsola a été élue à la présidence du Parlement européen ce mardi 18 janvier. Alors que beaucoup louent la femme de 43 ans pour son travail, ses positions anti-avortement suscitent la polémique.

Roberta Metsola a toujours dit que, pour elle, l’Union européenne n’est pas une institution bureaucratique complexe mais une véritable passion. Il ne s’agit pas d’un bloc secoué par la crise, mais plutôt d’un lieu de promotion des valeurs européennes et de l’enthousiasme pour un projet qui a émergé des cendres de la Seconde Guerre mondiale. Il est désormais temps pour la politicienne conservatrice maltaise de prouver qu’elle peut transformer ses paroles en actes. Mardi, Roberta Metsola a été élue présidente du Parlement européen, le jour de ses 43 ans. Une élection comme une évidence.

Les trois plus grands groupes parlementaires européens, à savoir le parti conservateur du Parti populaire européen (PPE), les socialistes et démocrates (S&D) et le groupe libéral Renew Europe (RE), avaient décidé d’un commun accord qu’un représentant conservateur prendrait le poste à mi-mandat. Metsola, dont le Partit Nazzjonalista (Parti nationaliste de Malte) fait partie du groupe PPE de centre-droit, semblait être le choix évident, car elle est respectée par tous les partis.

Seulement la troisième femme

La Maltaise n’est que la troisième femme à la tête du Parlement européen, après les Françaises Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002). Face à elle, trois autres candidats : l’Espagnole Sira Rego (gauche radicale), le Polonais Kosma Zlotowski (ECR, eurosceptiques) et la Suédoise Alice Bah Kuhnke (les Verts). Elle est également la plus jeune présidente du Parlement européen de l’histoire au moment de son élection.

Si son élection n’est pas une surprise, Roberta Metsola n’est pas étrangère à l’échec. Elle n’a réussi à se faire élire au Parlement européen qu’en 2013 après avoir échoué par deux fois. Depuis, elle a connu une ascension fulgurante. En 2020, elle est devenue l’une des premières vice-présidentes du Parlement européen, puis a assuré le remplacement de l’Italien David Sassoli, l’ancien président de Parlement européen, durant sa maladie. Depuis le décès de ce dernier, le 11 janvier dernier, elle assurait l’intérim au poste.

Pro LGBT+ mais anti-IVG

Mais même si Roberta Metsola représente la candidate du consensus, beaucoup, et en particulier les Verts et le groupe de gauche, ne sont pas particulièrement heureux qu’elle soit désormais le visage du Parlement. La faute à ses positions résolument anti-avortement. Elle a toujours voté contre les résolutions du Parlement européen demandant aux pays de l’Union Européenne de légaliser l’avortement. Une position qui n’est pas tout à fait surprenante, car Malte est l’un des pays les plus stricts en ce qui concerne l’avortement, et le seul pays de l’UE à interdire l’IVG.

En dehors de sa position sur l’avortement, Roberta Metsola est considérée comme progressiste au sein du PPE, notamment du fait de son engagement pour les droits des personnes LGBT+, ou sa défense du droit d’asile. Cependant, un peu plus de 40 ans après l’élection de Simone Veil, icône de la lutte contre les discriminations sexistes à l’origine de la loi de dépénalisation de l’avortement, avoir une présidente anti-IVG à la tête du Parlement européen en 2022 fait tache. Comme un saut dans le passé.

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