Le cyber-harcèlement chez les mineurs en hausse en France depuis le premier confinement

85% des jeunes sont déjà sur les réseaux sociaux à 12 ans, même s'ils sont interdits aux moins de 13 ans. Crédit : Lars Plougmann, CC BY-SA 3.0
À l'occasion du "Safer Internet Day" (journée de l'internet plus sûr), Internet sans crainte a mis en place une conférence de presse sur les usages des réseaux sociaux visant à sensibiliser au cyber-harcèlement.

7h16. C’est le temps moyen d’exposition aux écrans des mineurs lors du premier confinement. Cette augmentation entraine une conséquence : la hausse du cyber-harcèlement. Depuis, plusieurs outils sont mis en place sur les usages des réseaux sociaux et la sensibilisation au cyber-harcèlement.

Malgré le fait que les réseaux sociaux soient interdits aux moins de 13 ans, plus de 85 % des jeunes sont déjà dessus à 12 ans. L’âge moyen d’acquisition du téléphone portable est de 10 ans. Aujourd’hui, le cyber-harcèlement est le risque le plus important auquel un enfant est exposé sur Internet.

Les tendances ? Snapchat et Youtube se disputent la place du réseau social préféré. Ensuite suivent Instagram, Facebook et, pour les plus jeunes, WhatsApp et Tik Tok. Ils ont davantage communiqué sur Whatsaap depuis le premier confinement, où des groupes de discussions sont tombés rapidement dans le cyber-harcèlement.

La violence se déplace de la cour de récréation aux réseaux sociaux

D’autres plateformes sont également devenues malveillantes, comme Snapchat et la création plus fréquente de comptes « ficha » (affiche en verlans), dont le but est d’exposer des photos de personnes qui peuvent leur porter préjudice.

Le phénomène observé est le déplacement de l’espace de harcèlement, de la cour de récréation au web. Mais cette violence est, selon Axelle Desaint, directrice d’Internet Sans Crainte, est « exacerbée par la résonance et la vitalité qu’occasionne internet ».

Pour Denis Mottier, lieutenant colonel de la Gendarmerie nationale, les réseaux sociaux « sont à priori un lieu de liberté. Seulement ils créent une illusion du virtuel, on a l’impression que tout est possible. Mais c’est bien réel ».

De ce fait il faut des astuces. « Quand c’est gratuit, c’est que c’est nous le produit » par exemple, commente Axelle Desaint. Denis Mottier ajoute que « un tiers des procédures pénales ouvertes en France sont liées au cyberharcèlement ».

Selon une enquête de e-enfance, 47 % des problèmes les plus fréquents pendant le confinement étaient liés aux cyber violences, selon les parents. L’étude indique que les enfants ont été trois fois plus nombreux à déclarer avoir été auteur de cyber-harcèlement, majoritairement par conformité sociale (36%) ou pour rigoler (30%).

Les solutions aux violences sur internet

La conférence de presse organisée par Internet sans crainte présentait le dispositif du permis internet. Basé sur le modèle du permis de conduire, le permis internet servirait de formation à l’usage des plateformes web à partir du CM2. Plus de 2 millions d’enfants ont déjà été sensibilisés. Le but : faire comprendre qu’internet est une réalité et qu’il ne faut pas y faire ce que l’on ne ferait pas dans la rue.

Victime de cyberharcèlement, l’action la plus conseillée est d’en parler, à ses parents, ses proches, à un adulte. Ils n’auront peut-être pas la réponse, dans ce cas-là en parler à quelqu’un de supplémentaire.

Il existe aussi des ressources, comme net.ecoute où jeunes et parents peuvent témoigner de violences faites en ligne et demander de l’aide. Il suffit également de signaler toute publication qui porterait préjudice.

La signalisation de publications en ligne sont prises en compte et analysées afin que les propos ou images illicites soient retirés. C’est, selon Nikoleta Lydaki Simantiri, juriste de Point de Contact, « le seul bon réflexe à adopter immédiatement sur internet ».

Auteur / autrice

Vos dernières actualités